Marche du 22 janvier à Alger : Le RCD accuse le RND de « fomenter des provocations »

Marche du 22 janvier à Alger : Le RCD accuse le RND de « fomenter des provocations »

Les grandes manœuvres commencent. Le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) de Said Sadi accuse le RND (Rassemblement démocratique national) du Premier ministre Ahmed Ouyahia de « fomenter des provocations » contre la marche populaire prévue samedi 22 janvier à Alger.

Le RCD a décidé d’organiser une marche dans la capitale algérienne samedi prochain pour notamment exiger levée de l’état d’urgence, la dissolution de toutes les institutions « élues », l’ouverture du champ politique et médiatique et la restauration de toutes les libertés individuelles et collectives garanties par la constitution.

Dans un communiqué rendu public le 18 janvier, Le RCD dénonce nommément le RND, parti du Premier ministre Ahmed Ouyahia, de préparer des actions pour saboter la marché prévue samedi prochain à Alger. « Le bureau du RND d’Alger s’est réuni le 17 janvier au soir pour envisager les possibilités de lancer des provocations contre la marche populaire prévue pour le samedi 22 janvier à 11h à la place du 1er mai », affirme le document émanent du bureau d’Alger du RCD.

Le communiqué fustige cette tentative de faire capoter la manifestation et s’en prend à la formation dont l Premier ministre est le secrétaire général. « Conçu dans des officines, imposé par la fraude, agissant dans l’opacité et par la rapine, le parti du Premier ministre exécute les « sales besognes » qui sont sa raison d’être », ajoute le communiqué.

Le RCD lance un défi a RND : « bienvenue dans la rue Algérienne. » et le taquine : « les assemblées que vous avez squattées par la fraude seront dissoutes ». Le parti de Sadi qui a décidé de maintenir la marche en dépit de son interdiction par le ministère de l’Intérieur réitère son appel partis politiques, aux associations et aux personnalités afin de se joindre à cette manifestation.

« Plus sérieusement, nous réitérons notre appel à l’ensemble des forces politiques nationales, partis, associations et personnalités, toutes sensibilités confondues, partageant les valeurs de Novembre et de la Soummam, pour dépasser les clivages et les sectarismes partisans dans ces heures décisives pour la nation en se mobilisant ensemble en faveur de l’Etat de droit dans la marche populaire du 22 janvier. Nous devons tous veiller à conférer à cette marche un caractère citoyen autour des revendications consensuelles de : la libération des détenus ;la levée de l’état d’urgence ; la restauration des libertés individuelles et collectives ;la dissolution des assemblées « élues » », annonce encore le communiqué.

Selon nos informations, cette réunion s’est déroulée dans l’après-midi du lundi 17 au siège du RND, sis prés de la Grande Poste, à Alger centre. Des élus du parti ont été également associés à ce conclave. D’autres informations font état de la réanimation des comités de soutien du président Bouteflika dans la capitale afin de s’associer à cette entreprise. La marche du RCD a été initialement prévue pour mardi 18 janvier d’avant d’être reportée à samedi 22 janvier.

Depuis une semaine, d’importants renforts de services de sécurité ont été acheminés à Alger afin de faire face à cette manifestation. Des fourgons de police et des engins anti-émeute ont été installés à l’intérieur du siège de l’UGTA, le syndicat du pouvoir, dans le quartier du 1er mai ainsi que devant les bâtiments qui abritent le Sénat et l’Assemblée nationale.

La marche du 22 janvier intervient dans un double contexte. L’Algérie a été secouée au début du mois de janvier par une vague d’émeutes sans précédents depuis la révolte d’octobre 1988. Les manifestations qui ont secoué durant un mois la Tunisie provoquant ainsi la chute du régime de Ben Ali exercent une influence considérable sur l’opinion publique algérienne qui a été prise de sympathie pour « la révolution du Jasmin »

Les manifestations publiques sont interdites par les autorités algériennes depuis juin 2001 alors que le pays vit encore sous état d’urgence depuis 1992.