Marche du 19 février ,200 manifestants à Alger

Marche du 19 février ,200 manifestants à Alger

Aux cris de « Algérie libre et démocratique », « pouvoir assassin », « le peuple veut la chute du régime », quelque 200 personnes ont bravé aujourd’hui l’important dispositif policier déployé dans le centre d’Alger pour manifester.

Tout comme samedi dernier où une marche à l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) avait été bloquée, des cars avec des policiers casqués, munis de matraques et de boucliers, ainsi que des véhicules blindés ont pris position en plusieurs endroits du centre de la capitale.

Toutes les voies menant à la Place du 1er mai ont été bouclées et des barrières métalliques disposées sur le site lui-même empêchaient l’arrivée de manifestants. Nombre d’entre eux, cartons rouges à la main, étaient bloqués dans la rue adjacente de Belouizdad tentant en vain de forcer le cordon de sécurité établi par les forces de l’ordre depuis plusieurs heures.

Sur la place elle-même, un manifestant sexagénaire s’est évanoui et a été rapidement évacué par les pompiers.

Les forces de l’ordre étaient postées quasiment à chaque mètre, un dispositif similaire à celui qui attendait la semaine dernière les manifestants ayant répondu à l’appel de la CNCD.

Les manifestants étaient censés emprunter à partir de 11H00 (10H00 GMT) un parcours délimité jusqu’à la Place des Martyrs, soit environ quatre kilomètres plus loin. « On s’attend que les Algériens soient nombreux pour dire à ce système (ndlr: le régime) qu’ils ont droit de marcher dans leur capitale », déclarait peu avant Khalil Moumène, membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), membre de la CNCD, sans vouloir s’avancer sur des chiffres de participation.

Fodil Boumala, l’un des fondateurs de la Coordination, s’en est pris une nouvelle fois aux autorités. « Il faut une rupture définitive avec ce régime incarné depuis 1999 par le pouvoir lui-même composé de forces militaro-civiles, parmi lesquelles le président Abdelaziz Bouteflika », a-t-il déclaré. « Le pouvoir doit partir dans ses deux expressions: militaire et civile qui est la plus corrompue », a-t-il affirmé, indiquant que la marche « d’aujourd’hui représente la continuité de l’action menée le 12 février. Elle vise les mêmes objectifs: agir entre Algériens de toutes tendances confondues pour mettre fin à ce régime ».

Cette coalition de partis, de membres de la société civile et de syndicats autonomes a été créée le 21 janvier dans la foulée des émeutes meurtrières du début de l’année en Algérie qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés.