Marche du 12 fevrier : Quel écho ?

Marche du 12 fevrier : Quel écho ?

Alger sera-t-il envahi par des manifestants, ou la montagne va-t-elle accoucher d’une souris ? La question est sur toutes les lèvres. L’issue de la manifestation prévue ce matin de la place du 1er Mai à la place des Martyrs sera surtout un baromètre pour mesurer l’audience réelle des initiateurs.

La Coordination qui prône le changement et la démocratie, née le 21 janvier, qui exige la libération des détenus des dernières émeutes et la justice sociale, n’entendait pas surseoir à son action.

« La revendication de la levée de l’état d’urgence est maintenue car, nous explique M. Malaoui qui s’exprime au nom du Snapap, même si celui-ci le lui conteste, est maintenue car le président de la République s’est engagé à abroger cette mesure exceptionnelle mais nous n’avons rien vu de concret ». Une réunion prévue hier après-midi à seize heures au siège de la LAADH devait mettre les ultimes retouches à l’organisation notamment l’attribution de badges distinctifs aux éléments chargés de la sécurité. La plupart des organisateurs veulent faire de cette marche un rendez-vous festif qui permettra aux Algériens de renouer avec l’action politique pacifique. Un des animateurs de la coordination,

M. Achour, porte parole du CLA, est optimiste. «La mobilisation populaire, nous a-t-il affirmé, existe». Le dispositif de sécurité commence à se mettre en place. Des unités antiémeutes ont été dépêchées de différentes régions du pays pour parer à tout dérapage. Les contrôles d’identité sont plus fréquents aux abords des gares, et des camions de la police étaient postés près des institutions étatiques comme les banques et les Chambres du parlement. La prévention est nécessaire en ce genre de circonstance et toutes les hypothèses ne sont pas écartées. C’est le sens de ce souci d’ordre public qui se matérialise également par des contrôles pour détecter des porteurs d’armes, voire des explosifs. «Tout le monde ne vient pas pour marcher, détrompez-vous », nous avoue un officier de police à la gare routière. Hier matin, les automobilistes venant de Kabylie n’étaient pas soumis à des contrôles tatillons.

La circulation était fluide. La grande inconnue reste toutefois le degré de mobilisation. La défection des grands partis qui ont un ancrage dans la société va-t-elle peser sur les événements ? Les pouvoirs publics semblent déterminés à empêcher les participants de s’ébranler de la place du 1er Mai en application de l’arrêté de la wilaya d’Alger. Celle-ci avait interdit la marche et proposé à ses initiateurs de tenir un meeting à la coupole du 5-Juillet. Un bras de fer est engagé sous le regard attentif et inquiet des Algérois.