Marché des pauvres ou des bonnes occasions ?: Rush sur le marché de la friperie

Marché des pauvres ou des bonnes occasions ?: Rush sur le marché de la friperie

Nombreux sont ceux qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. En effet, à J-1 de la rentrée scolaire, où les dépenses ne cessent de s’accumuler, certaines familles ne trouvent pas d’autres alternatives que de se rabattre sur le marché de la friperie, une véritable aubaine pour des centaines de familles venues parfois de loin.

Neuf ans après son transfert de la place Tahtaha vers le parc d’attraction d’El Hamri, le marché devient l’une des destinations les plus prisées, même pour les touristes en quête de bonnes affaires.

Depuis plus d’une semaine, ce marché connaît un rush sans précédent de familles venues pour se procurer quelques vêtements de bonne occasion. Les commerçants flairant le bon filon, ont dû prendre leurs dispositions -bien à l’avance- en mettant de côté tout ce qui peut intéresser la clientèle, notamment les tabliers, les pulls, les vestes, les pantalons et autres effets vestimentaires. Même ceux qui étaient « en congé » ont rejoint leurs box car la rentrée scolaire est une occasion qu’il ne faut pas rater de l’avis de certains professionnels.

Certains parents connaissent bien les lieux et semblent de vrais habitués, comme l’explique cette mère de famille, «J’achète tout ici, les vêtements sont lavés et ensuite je les repasse pour que mes enfants les porteront demain».

Avec une dépense moyenne de 3.000 DA, cette mère de famille peut économiser jusqu’à 10.000 DA ou plus. D’autres, au contraire, besoin oblige, et c’est le cas des familles dont les parents ne travaillent pas pensent que le marché de la friperie demeure l’unique solution pour eux.

Les clients peuvent en effet marchander les prix pour tout type de vêtement. Une dame accompagnée de ses filles ajoute pour sa part qu’avec quatre enfants, il est difficile de les habiller tous pour la rentrée scolaire, si elle choisit de faire les magasins en ville. Car c’est très cher notamment avec toutes les dépenses occasionnées à la suite du mois de Ramadhan.

Ici à El Hamri, 800 DA par personne suffissent largement pour habiller correctement ces enfants avec de bonnes choses. A titre d’exemple, un pull de marque coûte entre 200 et 500 DA alors qu’en ville il avoisine les 4.000 DA.

Ainsi et en dépit des mesures préventives initiées par certains services quant au danger que peut présenter ce marché pour la santé du consommateur, le marché de la friperie a vraisemblablement de beaux jours devant lui, eu égard à l’engouement de la clientèle devant la diversité des produits et surtout les prix qu’offre ce souk des pauvres.

A. Souleimane