Les pères de familles nombreuses ne peuvent plus faire face aux besoins
«En tant que croyants, nous devons développer davantage les valeurs de piété et d’humanisme, à commencer par la baisse au lieu d’augmenter les prix au mois de Ramadhan.»
«C’est la saignée des prix pour les fruits et légumes. Surtout pour les viandes et le poulet durant le mois de Ramadhan, où nous devrions penser aux pauvres et aux nécessiteux», a déclaré hier, Ali Hadj Ali, gérant du restaurant Djurdjura à la rue Hassiba Ben Bouali, que nous avons interrogé au marché Ali-Mellah, du 1er-Mai à Alger.
Les pères de familles nombreuses surtout ne peuvent plus faire face aux besoins. «Ils se contentent de contempler les paniers des autres au mois de Ramadhan qui devrait enregistrer davantage les valeurs de piété et d’humanisme à commencer par la baisse au lieu d’augmenter les prix», a-t-il ajouté, comme un cri du coeur à la direction des commerçants. Entre l’espace réservé par l’Ugta afin de casser les prix et les autres marchés de la capitale, il n’y avait pas de grande différence à l’exception de la viande congelée dont le prix est affiché entre 540 et 600 DA/kg.
Les prix des haricots verts sont affichés entre 120 et 180 DA/kg. La courgette entre 70 et 80 DA/kg. La tomate entre 70 et 80 DA/kg. La pomme de terre entre 30 et 45 DA/kg. Les carottes entre 60 et 70 DA/kg. Le poivron entre 120 et 140 DA/kg. Les choux-fleurs entre 140 et 150 DA/kg. Le prix de la salade est affiché entre 100 et
140 DA/kg. Quant à la viande fraîche, le prix se situe entre 1300 et 1500 DA/kg. Le poulet vidé entre 370 et 400 DA/kg. Le lapin 800 DA/kg au marché Ali-Mellah, qui, selon les citoyens que nous avons approchés, les prix demeurent les plus élevés au regard des autres marchés de la capitale.
Les gens qui ont les moyens ne sont aucunement sensibles ou inquiétés par la cherté de la vie.
«Mais pour les pères de familles et les employés qui touchent entre 15.000 et 20.000 DA/mois, je défie quiconque de venir faire le calcul du pouvoir d’achat des salariés et la flambée des prix», a déploré Mohamed Lounès, un père de famille, âgé de 60 ans environ.
Répondant au sujet des augmentations des prix de manière abusive, les marchands des fruits et légumes affirment, dans leur majorité, que les prix dépendent principalement des marchés de gros. Saïd G., 58 ans, explique de manière très simple, mais qui parait tout de même logique.
«Lorsqu’on trouve les prix moins chers, automatiquement on achète une grande quantité pour vendre. Mais si les prix sont trop chers, on est obligé d’acheter des petites quantités», dit-il.
Par ailleurs, les prix des fruits d’importations tels que les pommes et la banane n’ont jamais connu autant d’augmentation à l’image de la pomme qui a atteint 300 DA/kg et la banane entre 150 et 180 DA.
Les fruits qui sont de production locale, sont nettement moins chers et malgré la qualité des produits, des marchands des fruits révèlent: «Ce sont les étrangers qui viennent souvent acheter le produit local en raison de la qualité et des prix. Mais les locaux préfèrent le produit d’importation de moindre qualité et à n’importe quel coût», déplore t-on au marché Ali-Mellah, qui a perdu une moyenne de 50% de sa clientèle en raison des déménagements des centaines de familles, selon des témoignages recueillis sur les lieux.