Le marché de gros des fruits et légumes de Boufarik semble avoir subi une razzia. La majorité des mandataires ont plié bagages après avoir écoulé toutes leurs marchandises.
De ces lieux se dégage une odeur nauséabonde en cette journée ensoleillée où les fruits et légumes pourris jonchent un sol impraticable fait de boue et de flaques d’eau.
«Celui qui veut la richesse se lève tôt», fait remarquer un mandataire au marché de gros des fruits et légumes de Boufarik a l’adresse des détaillants venus s’approvisionner pour stocker la marchandise en prévision des jours maigres de l’après-Aïd. «Grâce à cette astuce, ils peuvent augmenter les prix à leur guise. A la veille de l’Aïd, le marché a été presque vidé de ses produits. Les quelques mandataires qui restent offrent les mêmes légumes et fruits.
A titre d’exemple, le piment vert très prisé par les détaillants a été cédé à 160 DA le kg au prix de gros. «J’ignore pour quelle raison le piment est très demandé. Pourtant, les plats de l’Aïd ne nécessitent pas trop ce légume. C’est bizarre.
Chaque année, il y a un légume qui sort du lot et qui attire plus que d’autres les commerçants détaillants qui, eux, bien sûr, s’approvisionnent selon la demande», lance perplexe A. El-Madani, un mandataire de Boufarik. Les deux tiers des emplacements métalliques exploités par les grossistes sont fermés. Ici, la carotte a été cédée à 50 DA et les navets 40 DA le kg. Les cardes ont été vendues à moins de 20 DA le kg. «C’est un légume de saison mais, il reste le produit le moins cher du marché avec l’oignon», fait remarquer le commerçant qui explique la hausse des prix de la tomate (entre 50 et 75 DA le kg) et de la pomme de terre (50 et 60 DA), par le fait que la tomate n’est pas un fruit de saison.
Quant au tubercule, la saison de son ramassage vient de démarrer car «les agriculteurs trouvent du mal à le faire après les dernières pluies qui se sont abattues dernièrement et qui ont inondé les champs», précise A. El Madani. Pour ce qui est du prix de la courgette qui, d’habitude en période de fête, s’envole, il s’affiche entre 55 et 60 DA, alors que les haricots verts sont cédés entre 100 et 120 DA le kg, selon la fraîcheur du légume.
Pour ce qui est des fruits, les agrumes dominent le marché avec une différence du prix et de la qualité : Entre 50 et 85 DA pour la thomson et 65 et 90 DA pour la clémentine. Le datte « Deglet Nour » et d’autres qualités, qui ont connu la flambée durant le Ramadhan, s’annoncent entre 250 et 300 DA le kg. Paradoxalement, les prix s’affichent stables, voire moins parfois chers dans les marchés de détail comme celui de Amar El-Kama (Basse Casbah) où les haricots verts sont vendus moins chers qu’au marché de gros.
La pomme de terre est vendue de 50 à 60 DA, les carottes à 70 DA, les navets 40 DA et la tomate entre 90 et 120 DA le kg. Les marchands expliquent cette stagnation des prix dans le détail par le fait que les commerçants se sont préparés à la «frénésie» en s’approvisionnant à l’avance et aux plus bas prix. Mais tous se préparent à accueillir les consommateurs avec de nouveaux prix à la hausse durant la période allant du mercredi à dimanche, pendant que les marchés de gros seront toujours fermés.