Marche des étudiant le 2 Mai à Alger,Les pour et les contre

Marche des étudiant le 2 Mai à Alger,Les pour et les contre

Les étudiants algériens sont divisés au sujet de l’organisation de la marche prévue le 2 mai par la Coordination nationale autonome des étudiants. Certains délégués sont pour ce type de manifestation, d’autres sont plutôt contre. Il existe une autre catégorie qui préfère observer l’évolution de la situation.

Contactés hier, des délégués n’ont pas caché leur hésitation quant à une telle action interdite par la loi algérienne. Pour Athmane, délégué de section à l’université de Bab Ezzouar, «la marche du 2 mai à laquelle a appelé la coordination a pour objectif de lancer divers messages, entre autres la finalisation des recommandations de la conférence nationale et l’apport de modifications de quelques articles, notamment l’application de passerelles entre l’ancien système et le LMD.

Mais à l’heure actuelle, et malgré les récentes réunions des délégués, nous n’avons pas encore décidé si nous devons participer à la marche ou non. Nous hésitons, mais je pense que la majorité des délégués veulent manifester dans les rues d’Alger».

Toutefois, pour Mourad, étudiant délégué de l’Ecole Polytechnique, «la marche du 2 mai est pour nous l’ultime recours pour demander à la tutelle de régler le problème définitivement. S’il y a des individus qui veulent politiser le mouvement, ces derniers ne représentent qu’eux-mêmes. Nous, notre objectif est clair. C’est faire pression sur la tutelle afin que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités.

Je sais que les étudiants algériens sont divisés au sujet de cette marche, mais il y a la moitié qui est pour». Du côté des étudiants de l’école des Travaux publics, un des délégués a tenu d’abord à dénoncer «les dérives de deux quotidiens arabophones» qui, pour lui, «font de la désinformation».

Quant à la marche, «nous allons y participer. En tout cas, la majorité de notre école est pour cette manifestation», a-t-il affirmé. En clair, pour ces étudiants, ce n’est pas le nombre qui importe, mais bien la symbolique de la manifestation.

En optant pour un forcing dans la capitale, leur but est de transmettre leurs doléances aux hautes sphères de la nation. Pour des délégués, «la marche est aussi une façon de dévoiler le malaise social que vivent les universités».

Quant aux délégués opposés à cette marche, ils avancent leurs arguments. Pour Hafid, délégué de Annaba, «une partie des étudiants veulent politiser le mouvement, alors que nous sommes contre cette démarche. Lors des sit-in et la dernière marche, des étudiants ont crié des slogans qui n’ont rien à voir avec nos revendications.

Entendre «A bas le régime», ou les étudiants veulent le changement du régime, ou encore «Bouteflika dégage», n’a jamais été notre but et notre revendication. Nous voulons uniquement sauver l’université algérienne, car elle dérive dangereusement». Pour Asma, étudiante à l’Insitut national du Commerce, «lorsque la police nous a frappés près de la Présidence, des individus ont cru qu’il était temps de radicaliser le mouvement.

Des slogans scandés n’avaient rien à avoir avec nos doléances. Au contraire, en politisant la contestation, cela risque de nous décrédibiliser aux yeux de l’opinion publique et des algériens qui aspirent à la paix et à la sécurité. Je pense qu’il faudrait remettre les pendules à l’heure. Raison pour laquelle la majorité des étudiants de notre institut ne participera pas à la marche du 2 mai».

Par Mehdi B