Marché de l’or : les bijoutiers exposent leurs problèmes

Marché de l’or : les bijoutiers exposent leurs problèmes

Les artisans bijoutiers se disent victimes de concurrence déloyale, occasionnée par l’informel qui a gangréné le marché de l’or.

La fédération des artisans bijoutiers a décidé, après seulement six mois d’existence, de dresser sonpremier bilan. Hier, au siège de l’UGCAA, une conférence de presse a été organisée, à laquelle ont pris part des représentants de cette nouvelle fédération, mais encore de simples artisans bijoutiers, venus exposer leurs problèmes. Bien que l’Algérie se positionne, au niveau du monde arabe, à la troisième place en matière d’or, avec une production de 176,6 tonnes, beaucoup d’artisans bijoutiers rencontrent des difficultés énormes à exercer leur métier.

Cette fédération de bijoutiers, qui englobe quatre corporations, à savoir l’artisan, le vendeur, l’importateur et le fabricant, recense toute une série de problèmes qui entachent leur métier. «Pour que l’artisan décide de se lancer dans un projet, il lui faut acheter, de chez l’Etat, de l’or en matière première, à une somme atteignant plus de 5 millions de dinars » dira-t-il, avant d’ajouter : «Mais cette matière première il lui faut son outillage qui, lui, vaut 3 fois sa valeur, si ce n’est pas plus ! »

Aussi, à la fin, la marge bénéficiaire de l’artisan devient «risible », pour ne pas dire ridicule. «L’artisan est utilisé pour qu’il mette la pression sur l’Etat afin que celui-ci procède à la promulgation de lois de facilitation, mais au final, ces lois ne lui sont jamais profitables ». Aussi, le représentant de la fédération réclame la création d’une banque spéciale pour les artisans bijoutiers, pareillement à celle créée au profit des agriculteurs. A cela, la fédération préconise également la coopération entre les artisans bijoutiers et la direction de la formation professionnelle, ainsi que l’Ecole des beaux-arts, et cela, dans le but de perpétuer cet art qui, année après année, «ne cesse d’aller en décrépitude ».

Mais la rencontre d’hier a été aussi l’occasion pour les artisans qui étaient présents de s’exprimer. Ces derniers ont soulevé le problème de la concurrence déloyale, celle engendrée par le commerce informel, et qui gangrène le marché de l’or. Rien que pour l’année 2012, on a dénombré pas moins de 500 commerçants informels qui activaient dans le commerce de l’or, essentiellement dans le quartier de Mdina Jdida. Certains des artisans ont même pointé du doigt le service de garantie «qui ne fait pas les contrôles nécessaires et ferme les yeux sur les faux poinçons ». «Toute honte bue, certains commerçants vendent de l’or, d’une valeur de 12 carats au prix de 14 carats, et le service de garantie reste les bras c