Marché de l’immobilier, 3000 agences exercent dans l’informel

Marché de l’immobilier, 3000 agences exercent dans l’informel

La location a doublé de trois fois après le tremblement de terre de 2003

Sur les 6600 agences immobilières qui existent à travers le territoire national, seulement 3000 d’entre elles sont agréées.

Le marché immobilier ne fait pas exception à tous les autres secteurs d’activité. Il sombre dans l’informel. Ce marché est à la merci des spéculateurs. «Les parasites l’ont envahi. C’est eux qui contrôlent les prix à leur guise», a déclaré hier, le président de la Fédération nationale des agences immobilières, Abdelhakim Aouidat, lors d’une conférence de presse animée au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) à Alger.

Les deux raisons de la flambée des prix de l’immobilier, avancées par le conférencier, sont dues essentiellement à l’absence de régulation du marché de la part de l’Etat. «Il n’existe aucun texte de loi qui détermine le prix de l’immobilier en Algérie», a-t-il déploré. Un phénomène qui, d’après M.Aouidat, a ouvert le champ aux spéculateurs qui ont fait atteindre les prix de l’immobilier à des seuils vertigineux. La seconde raison de la hausse des prix est celle du manque de parc immobilier en Algérie. «Le manque de parc immobilier a provoqué les augmentations des prix», a-t-il ajouté.

Le conférencier a, également évoqué le tremblement de terre qui a touché Boumerdès en mai 2003 comme facteur d’augmentation des prix de l’immobilier. «La location a doublé de trois fois après le tremblement de terre de 2003, quant au prix de vente, ce dernier a augmenté de cinq fois», a-t-il précisé. Il a en outre, dénoncé le fait que certains bureaux d’affaires effectuent le même métier que les agences immobilières. «Les bureaux d’affaires n’ont pas le droit d’exercer ce métier», a-t-il pesté. L’autre point soulevé lors de cette conférence, concerne celui des spécialistes pour évaluer les prix des biens immobiliers.

«Il est important de former des évaluateurs de bien immobilier», a-t-il recommandé. Selon lui, l’évaluation doit prendre en considération plusieurs facteurs, notamment celui de «l’environnement, l’activité commerciale ainsi que l’emplacement du bien. Chose qui ne se fait pas en Algérie», a-t-il regretté. Sur les 6 600 agences immobilières qui existent à travers le territoire national, «seulement 3 000 agences qui ont procédé au dépôt de la demande d’agrément au niveau du ministère de l’Habitat, le reste exerce dans l’informel», a-t-il révélé.

Dans ce contexte, M. Aouidat, a incité le ministre du Commerce «de renforcer le contrôle, mais surtout d’appliquer des sanctions judiciaires contre celles qui continueront à exercer dans l’informel». L’autre confidence faite par le président de la Fédération, concerne le chiffre d’affaires des agences immobilières agréées. «À cause de la spéculation, le chiffre d’affaires de ces agences a régressé de 80%», a-t-il indiqué. Lors de cette conférence, M.Aouidat a lancé un appel à la vigilance aux citoyens face à la spéculation qui s’exerce au sein des agences immobilières. «Pour éviter au citoyen de se faire arnaquer, la transaction doit se faire avec une agence immobilière agréée», a-t-il conclu.