L’intermédiation de l’emploi et son rôle sur les marchés du travail». Tel est le thème du séminaire sous-régional abrité depuis hier à l’hôtel El Riadh de Sidi Fredj (Alger).
Initié par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale avec la collaboration du Bureau international du travail (BIT) et de l’Organisation arabe du travail (OAT), cette rencontre, qui s’étendra jusqu’à mercredi prochain, est marquée par la participation de plusieurs pays, à savoir les pays maghrébins, l’Espagne, la France l’Italie, la Syrie et le Liban. Est programmée à cette occasion l’organisation d’un atelier de formation sur la question de «l’administration du travail et la bonne gouvernance».
Dans son allocution d’ouverture, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a indiqué que l’Algérie a engagé depuis plus d’une décennie de «vastes» programmes d’investissements publics pour développer «les infrastructures de base » et à « mettre en place les fondements d’un développement durable générateur de richesses et d’emplois».
De ce fait, le taux de croissance économique hors hydrocarbures tourne ces dernières années autour de 6% en moyenne annuelle et a atteint 9,3% en 2009. La population occupée est passée, selon le même responsable, de 8,2 millions en 2008 à 9,5 en 2009, soit une hausse de 16%. Il constate que le taux de chômage est de 10% en 2009. Il était de 30% en 1999.
Dans le cadre du plan de développement 2010-2014, pour lequel l’Etat consacre 286 milliards de dollars, est prévue la création de 3 millions d’emplois. L’insertion professionnelle des jeunes s’effectue avec l’encouragement du développement de «l’entreprenariat».
Et cela à travers deux dispositifs. Il s’agit en premier lieu de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) qui s’occupe des intéressés âgés entre 18 et 35 ans. Suit la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAS) destinée aux chômeurs promoteurs, dont la catégorie d’âge varie entre 30 et 50 ans. De par ces dispositifs, affirme le ministre, seront créées 40 000 micro-entreprises durant la période 2010-2014.
La gestion de la promotion de l’emploi salarié est confiée à l’Agence nationale de l’emploi (ANEM). Il s’appuie sur une nouvelle structure, à savoir le Dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP). Ainsi, en 2009, l’agence en question a enregistré
924 000 demandes d’emploi.Dans le cadre de l’ouverture du champ de placement de travailleurs, l’Etat autorise les organismes privés à contribuer au «rapprochement de l’offre et de la demande d’emploi». Jusque-là, une dizaine d’agences privées sont opérationnelles et participent aux «prestations d’intermédiation».
Cependant, qui et comment y croire ? A propos de la croissance hors hydrocarbures, un haut cadre du ministère des Finances a déclaré le 29 septembre dernier, lors d’une conférence animée au forum d’El Moujahid à Alger intitulée «Croissance, investissement, consommation, exportation», elle varie entre 6 à 7% durant la période 2001-2009.
Concernant les organismes et mécanismes officiels chargés d’atténuer le fléau du chômage, dont le ministre fait l’éloge, une enquête de l’Office national et des statistiques (ONS), publiée en septembre 2008, met en lumière l’importance des relations familiales et personnelles pour trouver du travail.
En effet, 40,6% des travailleurs ont utilisé leurs relations pour trouver un emploi. Ainsi, le recours direct à l’employeur ou le recrutement par examen ou concours est laissé comme solution secondaire dans la quête d’un poste de travail. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale avait reconnu, lui-même, en mars de la même année que «le taux de recrutement dans le cadre des anciens dispositifs ne dépassait pas 12%».
En fait, le «piston» est le recours le plus efficace pour trouver du travail. En plus, une année auparavant, une autre enquête du même office révèle que 4,5 millions de travailleurs, soit 53,1% de la population active, ne bénéficient d’aucune couverture sociale.
Amnay idir