Après avoir connu un boom, le marché de l’automobile fléchit
Selon les statistiques des Douanes algériennes, le nombre de voitures importées a connu une baisse de 52,15%.
En termes de valeur, la même tendance baissière a étérelevée, puisque le montant des importations est passé de 486,01 millions usd (39,04 milliards de DA) à environ 277 millions usd (22,26 milliards de DA), en baisse également de près de 43%, précise le Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes (Cnis).
Durant les 11 premiers mois de 2013, les quantités des voitures importées en Algérie ont reculé de près de 7,6%, passant de 518 950 unités à 479 670 unités
(-39 280 voitures) pour une valeur de 6,04 milliards de dollars (480,478 milliards de DA). Après une année exceptionnelle où les importations des véhicules avaient dépassé les 560.000 unités en 2012, les professionnels prévoient, pour 2013, une baisse des ventes de véhicules qui se poursuivra durant l’année prochaine.
Cette situation s’explique, selon eux, par une chute de la demande qui s’ajoute à un niveau «important» des stocks et enfin l’orientation des dépenses des ménages vers l’immobilier. Pour M.Abbès Kaci, consultant international, cette «chute des importations des véhicules enregistrée en novembre dernier trouve son explication dans les difficultés qu’éprouvent les concessionnaires à écouler leurs produits importés contrairement à l’année 2012 où le marché automobile a connu une croissance exceptionnelle». «Durant les huit derniers mois de 2013, le marché algérien de l’automobile souffre d’une baisse de la demande conjuguée à un niveau des stocks très important», a déclaré M. Abbès.
Selon cet expert, «les ménages orientent leurs dépenses vers le logement notamment avec le retour de la formule location-vente de l’Agence d’amélioration et de développement de logements (Aadl)». Pour le président de l’association des concessionnaires algériens de l’automobile (AC2A), M. Abderrezzak Lachachi «le marché de l’automobile s’oriente, dorénavant, vers une baisse continue et cette tendance se poursuivra pour l’année 2014». «Les importations des véhicules durant novembre dernier ont connu une évolution logique par rapport au mécanisme de la demande qui a sensiblement baissé durant les derniers mois», a t-il commenté à l’APS, relevant que «la baisse observée en novembre dernier est estimée à environ 38% par rapport au même mois de 2012». «Cette situation est difficile, pour les concessionnaires automobiles qui sont confrontés à une baisse sensible de la demande conjuguée à un niveau des stocks très important, ce qui les a incités ces derniers mois, à multiplier les offres pour attirer les acheteurs, telles que les importantes remises proposées et la livraison immédiate de véhicule…etc», a-t-il encore souligné. Le gouvernement a décidé d’assainir définitivement le marché de l’automobile et rationaliser les importations afin de mettre fin à l’anarchie et aux incohérences qui le caractérisent depuis 2007. Un projet de loi modifiant et complétant le décret exécutif n°07-390 du 12 décembre 2007 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs est en cours de préparation.
Un groupe de travail composé d’un représentant du ministère du Commerce, des Finances, de l’Industrie, de l’Energie et des mines, installé suite à une instruction du Premier ministre prend en charge la révision du décret de 2007. S’inquiétant de la forte croissance des flux d’importation de véhicules, le Premier ministre a adressé, en novembre 2012, une instruction à quatre ministères (Finances, Commerce, Industrie et Transports) leur ordonnant de mettre en oeuvre certaines mesures à l’effet de décourager l’importation des véhicules qui ne répondent pas aux critères de sécurité, veiller au respect, par les concessionnaires, des dispositions du décret 07-390 et s’assurer de l’homologation des véhicules selon le cahier des charges. Afin de remettre de l’ordre sur le marché national du véhicule neuf, le ministère des Finances a décidé d’introduire plusieurs mesures dans la loi de finances 2014 portant notamment sur la limitation de l’importation des véhicules aux concessionnaires automobiles, l’interdiction à ces derniers d’importer pour le compte d’autres concessionnaires en dehors de leurs réseaux de distribution et l’obligation d’installer une activité industrielle ou de service dans un délai de trois ans. En 2012, la quarantaine de concessionnaires présents sur le marché algérien ont importé 568 610 véhicules pour une valeur de 514,43 mds de DA (environ 6,6 milliards usd) contre 390.140 véhicules en 2011 (354,16 mds DA). Les marques européennes (françaises, allemandes) occupent toujours la tête de la liste des importations suivies par les marques japonaises et sud-coréennes.