Le marché algérien de la téléphonie mobile est l’un des plus développés en Afrique avec une croissance exceptionnelle de 200%, selon une étude réalisée par l’agence britannique Companies and Markets.
Le marché algérien de la téléphonie mobile est l’un des plus développés en Afrique avec une croissance exceptionnelle de 200%, selon une étude réalisée par l’agence britannique Companies and Markets. Si le taux de pénétration du téléphone fixe reste marginal à 10%, celui de la téléphonie mobile dépasse les 80%.
Le ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), Hamid Bessalah, avait indiqué récemment que le taux d’abonnés à la téléphonie mobile en Algérie représentait 83% de la population globale estimée à 34,8 millions d’habitants, selon le cinquième recensement de la population et de l’habitat (2008).
Il avait ajouté que 26 à 27 millions d’Algériens sont abonnés à l’un des trois réseaux de la téléphonie mobile existant en Algérie (Djezzy, Mobilis, Nedjma). Il a souligné que l’objectif du programme quinquennal est d’atteindre un taux de 107% du nombre global de la population algérienne en 2014; au plus tard.
L’étude de Companies and Makets note que les infrastructures pour les télécommunications qui comprennent la fibre optique sont développées en Algérie. C’est également le premier pays en Afrique à avoir déployé la technologie FTTH qui permet l’installation de la fibre optique jusqu’à l’abonné.
Companies and Markets souligne que le développement rapide du marché algérien a dépassé toutes les attentes. Il est vrai que peu d’opérateurs de renommée internationale avaient soumissionné pour obtenir des licences pour l’exploitation de réseau de téléphonie mobile.
L’enquête relève que le nombre d’abonnés commence à se stabiliser. Désormais, l’enjeu commercial réside dans le revenu moyen par utilisateur -qui a connu une chute vertigineuse- en raison de la concurrence rude sur les prix entre les trois opérateurs, à savoir : Mobilis (Algérie Telecom), Djezzy (Orascom Telecom Algérie) et Nedjma (Wataniya Telecom Algérie).
Ces derniers se sont également rabattus sur les services à forte valeur-ajoutée tel que le multimédia. Mais le retard enregistré pour le lancement de la technologie 3 G limite leur marge de manœuvre en l’absence d’une connexion haut débit. L’opérateur historique Algérie Telecom reste le plus avancé en la matière avec l’expansion de ses réseaux ADSL et WiMAX.
L’analyse de Companies and Markets laisse entendre que la priorité du gouvernement algérien est de développer l’infrastructure d’Algérie Telecom pour la téléphonie fixe et sans fil -avant d’accorder des licences pour la technologie 3G et permettre l’émergence d’un marché concurrentiel entre les opérateurs de téléphonie mobile- pour fournir des services Internet haut débit.
Selon la même source, ces objectifs s’inscrivent en droite ligne de la stratégie du gouvernement qui envisage à long terme la privatisation de l’entreprise publique. En outre, l’Algérie peut se targuer d’avoir les prix plutôt bas pour l’accès à l’ADSL.
Plusieurs fournisseurs d’accès à Internet ont procédé au déploiement de leur propre infrastructure pour le WiMAX. Par ailleurs, la libéralisation complète de VoIP (téléphonie via Internet) a contribué à leur développement en tant qu’acteurs sur le marché.
Un provider a même lancé les services dit «triple play» en proposant à ses abonnés un ensemble de trois services dans le cadre d’un contrat unique.
Enfin, l’étude estime que les autres marchés africains qui connaissent une saturation peuvent s’inspirer de l’expérience algérienne.
Yasmine Idjer