Marche de la CNCD – partis politiques à Alger,Les échecs se suivent…

Marche de la CNCD – partis politiques à Alger,Les échecs se suivent…
marche-de-la-cncd-partis-politiques-a-algerles-echecs-se-suivent.jpg

La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), version partis politiques, a essuyé pour la cinquième fois consécutive un échec quant à l’organisation d’une marche à Alger.

En effet, l’appel à la marche lancé par cette structure n’a pas drainé les grandes foules, tout comme les manifestations précédentes d’ailleurs. En face, un important dispositif sécuritaire quadrillait, dès les premières heures de la matinée, la place de la Concorde (ex-1er Mai), d’où devait démarrer la marche. A 10h, quelques manifestants (une cinquantaine environ) commencent à investir le rond-point, à quelques mètres de la station de bus.



Les manifestants, des sympathisants du RCD pour la plupart, attendent sous une pluie battante l’arrivée de Saïd Sadi (surnommé pour la circonstance… Saïd Samedi) pour commencer la marche. A 10h30, le leader du RCD fait irruption au milieu d’une foule. Les forces de l’ordre, bouclier et bâton en main, sont vite intervenus pour empêcher les manifestants de marcher.

Ces derniers tentent, en vain, de forcer le cordon sécuritaire pour libérer Saïd Sadi, pris en tenailles par les forces de l’ordre avec Ali Yahia Abdenour. Des échauffourées éclatent. La circulation routière a été interrompue un moment et la situation a failli dégénéré à plusieurs reprises. Les forces anti-émeutes n’ont pas hésité à bousculer et brutaliser les manifestants venus pour marcher en faveur «du changement».

Coups de pied et boucliers ont été utilisé afin d’empêcher les manifestants de gagner plus d’espace. Encerclés ou «protégés» par plusieurs policiers, le président du RCD a été obligé de se replier à l’intérieur de l’hôpital Mustapha-Pacha. Quelques minutes plus tard, Saïd Sadi repart à bord de son véhicule, stationné dans l’enceinte de l’hôpital. Sadi quitte les lieux, sous le regard et la protection des services d’ordre. Ses partisans qui ont tenté de forcer le cordon sécuritaire pour marcher ont été sévèrement cernés par des dizaines de policiers. Peu après, la police a toléré une marche d’une dizaine de militants, notamment du Mouvement démocratique et social, du RCD et du Parti pour la laïcité et la démocratie. Les manifestants ont marché autour du rond-point de la place du 1er Mai avant d’être repoussés par la police jusqu’à la station Aïssat Idir. «Pouvoir assassin», «A bas la répression, vive la liberté d’expression», «Système dégage», ont scandé les manifestants. Vers 11 h 30, les forces de sécurité ont réussi à disperser les manifestants. Aucune arrestation et aucun blessé parmi les manifestants n’a été signalé, constate-t-on sur place. Ainsi, contrairement aux manifestations précédentes, ce rassemblement avorté n’a pas été chahuté par des contre-manifestants favorables au régime. La CNCD, qui s’est scindée en deux structures, avait appelé à trois marches samedi dernier, mais aucune n’a eu lieu en raison du désintérêt de la population.

La marche d’hier, il faut le dire, a été un échec total pour la Coordination. Le dispositif sécuritaire mis en place pour empêcher les militants de la CNCD à marcher n’explique pas seul cet énième échec. La preuve, les gardes communaux, mobilisés par milliers, ont réussi la semaine dernière à forcer le cordon sécuritaire et à marcher jusqu’à l’APN, et ce, en dépit de l’armada de policiers déployée pour la circonstance. La CNCD, qui semble admettre ce revers, a décidé d’organiser samedi prochain un meeting à la salle Harcha-Hassen à Alger.

Par Hocine Larabi