Marché automobile: Quelles remises pour les petites bourses ?

Marché automobile: Quelles remises pour les petites bourses ?

La 16e édition du Salon de l’automobile d’Alger a ouvert ses portes hier au Palais des expositions de la Safex, un rendez-vous maintenu chaque année par les concessionnaires et que les Algériens ne veulent pour rien rater.

Mais ce sont les riches qui sont les mieux servis alors que les petites bourses continuent de payer les frais des mesures prises par le gouvernement dans l’espoir de freiner l’importation de véhicules. Toutefois, cette fois-ci, il n’y aura pas de paiement en liquide et les ventes seront exclusivement effectuées via des chèques authentifiés et certifiés par les banques contre des bons de comman «spécial Salon».

L’année dernière, l’Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) avait évalué la chute des ventes de pickup entre 30% et 34%, et celle des véhicules légers dans l’intervalle de 10 à 15%. Selon cette association, «ces baisses sont liées en partie au salon de l’automobile. Les consommateurs attendent souvent cet évènement pour profiter des remises accordées par les concessionnaires». Par ailleurs, malgré toutes les mesures prises du temps de Ahmed Ouyahia, renforcées par celles du nouveau Premier ministre, Abdelmalek Sellal depuis novembre dernier, le marché automobile en Algérie est en explosion avec 568 610 véhicules importés en 2012, soit une facture globale de 6,9 milliards de dollars au taux de change de la loi de finances 2012.

Cette hausse reste un vrai casse- tête pour le gouvernement qui croit toujours au projet de la voiture made in Algeria. Dans ce cadre, une instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal du mois de novembre dernier, adressée à quatre ministères (Commerce, Transports, Intérieur et Finances) demandant de trouver des solutions permettant de réduire la facture d’importation mais également de mettre de l’ordre dans le marché de l’automobile, commence à prendre forme. Les différents groupes de travail préparent de nouvelles mesures qui devraient être introduites dans la loi de finances complémentaire au mois de juillet. Parmi les mesures à relever, celles liées à l’homologation des véhicules et qui comprendraient des mesures de sécurité plus restrictive.

LG Algérie

Un autre changement devrait également toucher les délais de livraison, actuellement fixés à 45 jours, sauf accord du client pour une plus longue durée, et qui soumettraient les concessionnaires à ne vendre que ce qui est disponible en stock. Il est à noter que les délais de livraison sont souvent contestés par les clients qui peuvent se permettre un véhicule neuf alors que les petites bourses se dirigent vers les nouvelles voitures chinoises qui débarquent en Algérie, mais qui sont fragiles, sachant que l’actuel Salon de l’automobile est dédié à la prévention routière. Selon certains clients qui attendent toujours l’acquisition de leur véhicule, il est constaté «l’absence de la date de livraison sur les bons de commande». Le délai de livraison leur est communiqué verbalement, ce qui va à l’encontre de la réglementation.

Ainsi, ces délais peuvent dépasser les 8 mois après le dépôt de la demande, période que les clients estiment très longue. Selon la loi, les délais de livraison ne doivent pas dépasser les 45 jours, sauf accord entre le concessionnaire et le client. Ledit accord devra obligatoirement être notifié sur le contrat de vente. Dans une précédente déclaration, le président de l’Association des consommateurs, Mustapha Zebdi, a relevé quelques infractions, dont «des retards de livraison de quelques jours qui sont passés carrément à quelques années alors que la réglementation ne tolère pas plus de 45 jours».

Le contrat de vente liant le concessionnaire et le client est «non conforme et ne mentionne pas dans beaucoup de cas de date de livraison, exposant du coup l’acheteur à la perte de ses droits sans parler qu’en choisissant la couleur du véhicule, il se retrouve sans aucun préavis avec une autre couleur à sa grande déception». Pour certains concessionnaires, le retard dans les délais de livraison serait lié aux conditions d’importation de véhicules et le transport, sachant que depuis plus de deux ans les voitures importées sont livrées au port de Djendjen (Jijel) au lieu du port d’Alger.

N. C.