Marché automobile d’occasion: L’heure est à la stagnation

Marché automobile d’occasion: L’heure est à la stagnation

Les rumeurs faisant croire qu’une nouvelle nomenclature des prix des véhicules neufs construits localement verra bientôt le jour, font espérer tout le monde.

Le marché automobile stagne. Peu de ventes et peu d’achats s’y effectuent. Les vendeurs, tout comme les acheteurs sont dans l’indécision. Les rumeurs faisant croire qu’une nouvelle nomenclature des prix des véhicules neufs construits en Algérie verra bientôt le jour, font espérer tout le monde. Les rumeurs sont plausibles pour ces derniers, car le gouvernement a lancé récemment une étude quant à l’éventualité de réduire les prix de ces véhicules jugés par d’aucuns d’exorbitants. Le gouvernement a fait savoir en effet qu’une enquête concernant les prix des pièces détachées importées et celles fabriquées localement, ainsi que les autres frais, sera lancée auprès des constructeurs locaux, et ce, afin de déterminer avec exactitude le coût réel du véhicule à sa sortie de l’usine. «Le coût du véhicule fabriqué localement ne doit jamais dépasser le prix de celui importé», s’est engagé récemment le ministre de l’Industrie et des Mines. Il faut dire à ce propos que ce qui révolte les Algériens quant aux prix des véhicules fabriqués localement est le fait que les prix de ces derniers dépassent de loin ceux importés.

Un état de fait qui a fait dire d’ailleurs de ceux-ci dans le cadre de la campagne «kheliha tetesda, laissez-la se rouiller», lancés sur les réseaux sociaux, que ces usines sont une illusion. Pis encore, une malédiction, car ces dernières ont fait flamber aussi les prix des véhicules d’occasion. Ces derniers se vendent en effet à des prix inabordables. La campagne «laissez-la se rouiller», n’a pas laissé, par ailleurs, les constructeurs automobiles en Algérie indifférents. Ils ont décidé en effet de réduire un peu les prix de leurs véhicules sur le marché. Cependant leurs remises n’ont pas été à la hauteur. Pour preuve, la campagne en question est toujours de mise. Le non- enthousiasme de ces constructeurs à revoir les prix de ces véhicules à la baisse a fait réagir l’Association nationale des concessionnaires automobiles et leurs agents. Pour Youcef Nebbache, président de ladite association, la faute est au gouvernement. «Ce dernier n’aurait pas dû se contenter d’un simple rappel pour les constructeurs, mais il aurait dû les obliger», a-t-il souligné, appelant le gouvernement à faire impliquer les services de la douane et du commerce dans l’enquête qu’il a engagée.

Le gouvernement doit aussi intervenir en ce qui concerne le contrôle des spéculateurs dans le marché automobile. «Les spéculateurs agissent encore en toute liberté dans ce domaine et imposent leur diktat», fera-t-il remarquer. Interrogés par ailleurs par nos soins sur le fait que les prix des véhicules ont connu une certaine augmentation durant cet été, de nombreux professionnels ont indiqué que l’arrivée des émigrés et la multiplication des fêtes ont contribué à augmenter la demande sur les véhicules. «Le désordre qu’a connu le marché de la location de voitures après la crise vécue par le marché de l’automobile en Algérie, met ces personnes-là dans l’obligation d’acheter des véhicules et les revendre une fois leurs congés ou fêtes seront terminées», nous a indiqué un professionnel. Au sujet du marché de la location de voitures, force est de constater que ce dernier a pratiquement disparu dans beaucoup de wilayas. Toutes les agences qui assuraient cette prestation ont baissé rideau et changé d’activité.

Il est à rappeler par ailleurs que l’origine de la crise qu’a connue le marché de l’automobile en Algérie, est principalement due à la décision de l’interdiction de l’importation de voitures décidée il y a 3 ans. La décision du gouvernement prise au lendemain de la baisse des recettes du pétrole, visait, rappelons-le, à préserver la devise et encourager une industrie nationale en automobile. Pour y parvenir, le gouvernement a pris un tas de mesures. Il a soumis entre autres les constructeurs automobiles à l’augmentation du taux national d’intégration et du transfert de la technologie. Ces objectifs sont en voie d’être atteints.

Le vieux constructeur automobile en Algérie, à savoir Renault, est arrivé en 2017 à 30% de taux d’intégration. Notons enfin que les besoins du marché automobile en Algérie est de 700.000 véhicules/an. Les capacités de production nationale ne dépassent pas pour l’heure 40% de ce taux.

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