Contrastant avec la foule du mois de Ramadan, hier les marchés de la capitale étaient quasiment vides. Peu de vendeurs, peu de clients et peu de marchandises.
Les grandes portes du marché T’nache de Belouizdad à Alger sont à peine entre-ouvertes. A l’intérieur, les étroites allées sont presque désertes et les étals vides. Seuls quelques marchands ont ouvert hier mardi. Sur leurs étals, quelques légumes asséchés. Certainement, des résidus de l’approvisionnement d’avant l’Aïd. Les prix eux, ne diffèrent pas de ceux de la veille de la fête de l’Aïd. La tomate est proposée à 60 DA, la laitue cédée entre 100 et 160 DA et la courgette est vendue à 100 DA. Des prix que les vendeurs de légumes justifient par le manque de marchandises dans les marchés de gros. «Les légumes manquent dans les marchés de gros car la main-d’œuvre agricole diminue en ces jours de fête. Ces travailleurs, sont partis passer l’Aïd chez eux», explique Mustapha, marchand de légumes depuis plusieurs années. Même les vendeurs de légumes du marché T’nache ne font pas exception à la règle. «Ils sont pour la plupart des gens de l’intérieur et sont rentrés chez eux pour la fête de l’Aïd. Il faut compter d’ici une semaine avant que le marché ne reprenne son activité normale », dira Mustapha. Outre quelques vendeurs de poulet, de viande congelée et d’olives, seuls quatre marchands «algérois» exposent des légumes sur leurs étals. Les autres ont apparemment préféré ne pas «s’y aventurer». «L’oignon et l’aubergine ont atteint 60 DA et la pomme de terre est à 50 DA. Demain, les prix vont certainement baisser et ceux qui se sont approvisionnés seront obligés d’écouler leurs marchandises avec pertes», explique-t-il encore. Omar fait partie de ceux qui ont «osé» s’approvisionner en légumes hier mardi. Malgré les prix affichés, ses tomates, ses aubergines, ses oignons et sa pomme de terre à 60 DA, ses piments à 120 DA et sa laitue à 160 DA se sont envolés. A peine 11 heures que son étal est déjà presque vide.«Au marché de gros des Eucalyptus, la carotte a atteint 100 DA. Pourtant, les marchandises sont disponibles !», dit-il. Et d’ajouter : «Dans ce marché, nous sommes quatre marchands à avoir fait les emplettes aujourd’hui, question de ne pas laisser les clients sans légumes.» Pour ce marchand, les prix des légumes ne vont baisser qu’à partir de dimanche prochain. «La semaine prochaine, tous les travailleurs notamment les fellahs vont regagner leur poste de travail», précise-t-il. Toutefois, il ne manque pas de souligner le problème des marchandises non triées. «Nous enregistrons beaucoup de pertes à cause des marchandises qui ne sont pas triées. Dans un cageot, trois choix de légumes sont mélangés ainsi qu’une grande quantité de déchets.» Il est convaincu que le tri des légumes selon leur qualité permettra de réduire et de stabiliser les prix.
R. N.