Mobilisation réussie des médecins résidents qui étaient près d’un millier à marcher durant la journée d’hier. A défaut de regrouper, comme annoncé par les médias, les résidents des différentes régions du pays, la marche organisée à l’initiative de la représentation locale du Camra a reçu l’adhésion de nombreux médecins résidents du CHU de Tizi Ouzou, dont la cause est soutenue par des membres de la composante médicale du CHU Mohamed-Nédir, auxquels se sont joints quelques collègues des CHU de Bab El Oued, de Douira et de Béjaïa.
Plusieurs dizaines d’internistes de la faculté de médecine de l’UMMTO ont pris part à la manifestation. «Aujourd’hui, internes, demain résidents », clamaient-ils sur une banderole brandie dans une marche qui s’est ébranlée de l’esplanade de la faculté de médecine et s’est terminée devant le siège de la wilaya, où une délégation du Camra local a été reçue au Cabinet du wali à qui une lettre résumant la situation des grévistes et leurs principales revendications a été remise. « Anerez wala naknu (nous préférons rompre que de courber l’échine) », scandaient les manifestants durant presque tout l’intinéraire de la marche. Une façon de clamer haut et fort leur volonté de rester mobilisés jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Des revendications qui, semble-t-il, n’ont pas fait l’objet du tour de table qui a réuni, dans la journée de dimanche dernier, les représentants du Camra et ceux des ministères concernés par le dossier. « A près de trois mois de grève des résidents, les représentants des ministères qui ont pris part à la réunion de dimanche dernier ont déclaré ne pas être au courant de nos revendications», s’étonne le Dr Nehlil Boussad du CHU de Tizi Ouzou et membre du bureau national du Camra. Il déplore le manque de sérieux de la tutelle et des autres participants à la réunion qui font semblant d’ignorer nos revendications ». « Il y a une absence de volonté de la part des pouvoirs publics à trouver des solutions aux problèmes que posent les médecins résidents », déplore le Dr Nehili du CHU de Tizi Ouzou et syndicaliste du Camra.
Il regrette que la réunion de dimanche dernier n’ait été qu’une rencontre informelle, une occasion ratée pour désamorcer la crise et un conflit dont la fin semble s’éloigner. En tout cas, les derniers développements dans le dossier renforcent la détermination des grévistes qui annoncent d’autres rendez-vous de protestation. Une marche nationale à Tizi Ouzou, dont la date n’est pas encore fixée, et un sit-in à Alger, aujourd’hui mardi. « SOS, résidents en détresse ; Respect, dignité, solidarité…», scandaient les marcheurs qui ont dénoncé les conditions difficiles dans lesquelles ils exercent. « Nous sommes presque réduits à pratiquer une médecine de guerre », nous dira avec dépit ce médecin résident du CHU de Tizi-Ouzou et membre du Camra. «Santé en détresse ! » La sentence est prononcée par les manifestants en tant que praticiens d’un système de santé qu’ils disent «obsolète », car ne servant ni ses usagers (les citoyens), ni les médecins qui se plaignent du manque de moyens mis à «notre disposition dans les établissements hospitaliers».n