Les marchandises prhoibées s’entassent dans le port d’Alger : Une Commission pour réviser les produits blacklistés

Les marchandises prhoibées s’entassent dans le port d’Alger : Une Commission pour réviser les produits blacklistés

Alors que les produits prohibés s’entassent inutilement dans les containers du port d’Alger, le Premier ministre exige depuis, il y a quelques jours, la mise sur pied d’une commission multisectorielle, qui regroupe les services des ministères du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture, de l’Énergie et des Mines, ainsi que ceux des Finances. Le travail de cette Commission est de revoir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché dans « la liste noire » des produits interdits d’importation. Depuis le début de l’année, les produits interdits d’importation encombrent les conteneurs et les quais et risquent d’inutiles avaries, préjudiciables aussi bien pour l’importateur lui-même, puisqu’il va perdre son argent, que pour le marché local, qui sera dégarni inutilement. Les raisons de ces importations de produits prohibés sont dans le timing des commandes, des paiements puis enfin, de la réception des marchandises. Certains importateurs se plaignent d’avoir fait commande et payé bien avant fin décembre 2017 et que des impondérables, leurs denrées ne sont arrivées, eu égard aux lourdeurs administratives et de logistique, que dans le courant du mois de janvier 2018.

Les services des Douanes appliquent à la lettre les décisions gouvernementales, alors qu’ils doivent, selon les importateurs concernés par les saisies de leurs marchandises, évaluer les délais impartis et réviser la marge d’appréciation de chaque cas qui se pose.

Mais plus que cette marchandise qui s’entasse, les services gouvernementaux doivent faire face à d’autres problèmes, autrement plus épineux. Il s’agit de réviser la liste d’interdits par rapport au marché local, car comptant sur une production locale, même de qualité moindre, qui comblerait le déficit des produits blacklistés, on s’est retrouvé loin, très loin du compte, avec des pénuries et perturbations du marché en vue.

Sur les 900 produits indexés, beaucoup ne le devaient pas, à en croire les services mêmes du ministère du Commerce. On parle aussi d’un recensement des produits indexés fait à la va-vite, sans s’en référer aux professionnels du secteur, ni aux services compétents, qui sont en contact avec la réalité du marché au quotidien. D’où l’exigence du Premier ministre de réviser la liste des produits promis à la prohibition et la conjugaison des amendements d’une Commission multisectorielle pour venir à bout de ce véritable casse-tête algérien.

Le marché local qui s’est retrouvé subitement en effervescence renseigne bel et bien sur une mauvaise régulation du commerce. Les conséquences de cette dérégulation du marché sont déjà visibles : recours aux produits importés dans les «cabas», prix de vente multiplié par deux, rareté et cherté.

Après sa publication au Journal officiel, le décret exécutif désignant les marchandises soumises au régime de restrictions à l’importation est entré en vigueur à la fin de la première semaine de janvier 2018. Dès lors, l’importation de plus de 851 produits est désormais officiellement « suspendue jusqu’au rétablissement de l’équilibre de la balance de paiement, stipulait le même décret.

550 produits de consommation alimentaire ont été listés d’un seul coup, certains faisant carrément sourire, comme les vers de terre et les cuisses de grenouilles, mais d’autres entrant dans le patrimoine culinaire algérien, comme l’amande qui est indispensable dans les gâteaux des fêtes algériennes. Les différents types de viandes, bovines, ovines, les saucisses, les saucissons et autres conserves de dinde, les conserves thons et sardines ont été concernés par la suspension à l’importation. De même, les fruits et légumes, le chou-fleur, les fraises, les kiwis, les pastèques, les raisins, les figues de barbarie, les poires, les noix de cajou, les noisettes, les pistaches, les dattes deglet nour, les fromages frais, les fromages râpés ou en poudre, le miel naturel, les yaourts, le lait et le beurre importés font également partie du lot interdit.

F. O.