L’extension horizontale qu’a connue la ville d’Oran avec la naissance de plusieurs zones d’habitations a pris fin depuis quelques années pour laisser place à un nouveau type de constructions en vertical.
Voulant à tout prix se rapprocher du centre-ville d’Oran et avec une offre de location de plus en plus faible face à une demande qui a explosé, des investisseurs de tous bords ont jeté leur dévolu sur plusieurs quartiers résidentiels en achetant au prix fort des constructions individuelles, anciennes et nouvelles, pour ériger de nouvelles bâtisses composées d’appartements à mettre en location ou bien carrément à revendre. Selon plusieurs agents immobiliers, cette tendance se poursuivra durant plusieurs années et au final ce sont les plans d’occupation des sols (POS) de plusieurs quartiers qui connaîtront une reconfiguration comme c’est le cas à la cité Jourdain (Castors), Choupot, Cuvillier ou encore Maraval. Dans ces zones, il y a quelques années, le permis de construire ne pouvait, en aucun cas, dépasser le niveau de «R+2», mais depuis l’installation du commerce de gros et en vue de répondre à une demande de plus en plus alléchante, des villas coloniales ont été rasées et des constructions composées de locaux commerciaux au rez-de-chaussée et d’appartements sur 3 ou 4 niveaux, voire plus, ont été érigées. Cet intérêt pour la moindre parcelle de terrain vacante ou pouvant accueillir un immeuble s’explique également par la faiblesse de l’offre publique en matière de locations et l’expérience de l’AADL, avec une formule inédite de location-vente, a été un échec sinon pourquoi a-t-elle été abandonnée. Les offices de gestion immobilière se sont débarrassés de leur patrimoine immobilier suite à la cession des biens de l’Etat et ont été chargées d’autres missions purement commerciales ainsi que promotionnelles. Devant l’incapacité de la plupart des ménages à accéder à la propriété, en dépit des nombreuses formules décidées par l’Etat, la location est devenue la voie salutaire sachant qu’on assiste, depuis une trentaine d’années, à un éclatement de la famille traditionnelle et l’apparition des ménages et de l’entité familiale restreinte. Au final, le marché de l’immobilier locatif est exclusivement sous l’emprise du privé, et promoteurs et simples propriétaires, devant la forte demande, imposent des prix dépassant tout entendement. Le marché est juteux, selon les agents immobiliers, et des transactions record ont été récemment enregistrées aux Castors et à Point du jour, où des villas ont été payées à 70 et 90 milliards de centimes pour être rasées et recevoir des tours ou des résidences.
La demande en sièges d’entreprises privées et plusieurs étrangères, a également donné matière a réflexion aux investisseurs, professionnels ou occasionnels, à concevoir des constructions selon cette demande particulière. C’est l’exemple de l’avenue Mekki Khelifa, où des sièges de banques étrangères et autres assurances, ont été ouverts depuis plusieurs années et les propriétaires ont préféré louer ou acheter ailleurs devant les offres alléchantes de ces établissements. Pour les urbanistes qui partent du principe que la conception du cadre bâti ou le style architectural reflète manifestement l’image de la société et symbolisent ses valeurs.En somme, tous les quartiers connus pour être résidentiels, au sens traditionnel du terme, connaissent actuellement une mue et les anciens propriétaires, affirment les agents immobiliers, préfèrent sortir en dehors de la cité donnant ainsi naissance à un nouveau concept qui est celui de l’exode urbain.