Manuel Valls appelle à soutenir « sans aucune hésitation » l’écrivain Kamel Daoud

Manuel Valls appelle à soutenir « sans aucune hésitation » l’écrivain Kamel Daoud

Le Premier ministre Manuel Valls a appelé mercredi 2 mars, dans une tribune publiée sur Facebook, à soutenir « sans aucune hésitation » et de façon « urgente » l’écrivain algérien Kamel Daoud, qui s’est retiré du journalisme après avoir été accusé d’islamophobie par des universitaires.

« Les attaques, la hargne inouïe dont Kamel Daoud fait l’objet depuis quelques jours ne peuvent que nous interpeller, nous indigner. Et pour tout dire: nous consterner », écrit le chef du gouvernement au début de ce texte de soutien intitulé « Soutenons Kamel Daoud! ».



Dans une tribune parue dans Le Monde du 12 février, un collectif d’historiens, sociologues, philosophes et anthropologues réagissait à deux textes de Daoudconcernant les agressions sexuelles commises pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne, dont certains des auteurs seraient des migrants.

Le collectif d’universitaires lui avait notamment reproché de véhiculer des « clichés orientalistes éculés » en réduisant les musulmans à une entité homogène et « d’alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen, sous le prétexte de refuser tout angélisme ».

Manuel Valls dénonce mercredi le « réquisitoire » dressé par ces intellectuels, qui « au lieu d’éclairer, de nuancer, de critiquer » condamnent « de manière péremptoire ». A l’inverse, le Premier ministre salue la réflexion « personnelle, exigeante et précieuse » de l’écrivain algérien, auteur du livre primé « Meursault contre-enquête ».

« Abandonner cet écrivain à son sort, ce serait nous abandonner nous-mêmes »

« Entre l’angélisme béat et le repli compulsif, entre la dangereuse naïveté des uns –dont une partie à gauche– et la vraie intolérance des autres –de l’extrême droite aux anti-musulmans de toutes sortes–, il nous montre ce chemin qu’il faut emprunter », juge Manuel Valls.

« Un chemin que la France emprunte, en faisant savoir, à tous ceux qui ont abandonné la pensée, qu’un musulman ne sera jamais par essence un terroriste, pas plus qu’un réfugié ne sera par essence un violeur », poursuit-il.

La France le fait aussi, ajoute Manuel Valls, en défendant « la liberté –celle d’écrire, de penser–, l’égalité –notamment entre les femmes et les hommes–, la fraternité et la laïcité – qui font notre cohésion ».

Pour le Premier ministre, « abandonner cet écrivain à son sort, ce serait nous abandonner nous-mêmes. C’est pourquoi il est nécessaire, impérieux, et urgent, comme beaucoup l’ont fait ces derniers jours, de soutenir Kamel Daoud. Sans aucune hésitation. Sans faillir », conclut-il.

Il était notamment reproché à l’écrivain d’avoir écrit que « le sexe est la plus grande misère dans le monde d’Allah » et que « la femme (y) est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée ».