Mansouri, Saïfi, Lemmouchia, Gaouaoui et les autres : La nécessaire reconnaissance de la FAF

Mansouri, Saïfi, Lemmouchia, Gaouaoui et les autres : La nécessaire reconnaissance de la FAF

Il y a des valeurs qui ne doivent pas être galvaudées. L’amour du maillot en est une. Le maillot national, c’est bien plus que des couleurs, c’est toute une histoire.

C’est aussi des hommes et des femmes qui l’ont défendu avec honneur, sans aucun espoir de reconnaissance et cela sur tous les terrains de sport du monde. La présence de l’Algérie au rendez-vous planétaire du ballon rond est le résultat de tous les sacrifices et les efforts fournis pendant des années par des dirigeants, des techniciens et aussi des joueurs. Certains d’entre eux n’auront plus l’occasion de porter le maillot frappé de l’emblème national et à ces derniers nous devons reconnaissance. L’instance fédérale présidée par Raouraoua a le devoir de les honorer comme il se doit, c’est le moindre des remerciements pour services rendus à la nation.

Mansouri, le symbole

Parmi les joueurs qui ont pris la décision d’arrêter leur carrière internationale, il y a Yazid Mansouri.C’est le symbole du joueur qui a tout sacrifié pour son pays. Celui qui restera comme le capitaine courage des Fennecs a été de toutes les campagnes de l’équipe nationale ces dernières années. Pour des raisons techniques, il ne jouera aucune seconde de ce Mondial, ce qui lui aurait permis de terminer en apothéose. Qu’à cela ne tienne, il n’aura pas le moindre geste d’humeur ou une parole déplacée. Bien au contraire, il a été toujours le premier à encourager ses jeunes coéquipiers.

Coventry le sanctionne pour avoir pris part

à la CAN 2004

On pouvait lire sur cinq colonnes dans l’une des pages du Buteur «Honte à ceux qui ont fait pleurer Mansouri ! » le lendemain d’un match amical disputé par l’EN.

C’est Mansouri lui-même qui manifestera toute sa peine : «Oui, comme vous l’avez vu, il n’y a pas que moi qui étais pris en grippe par le public. Il y avait aussi Saïfi, Ghezzal et un peu Djebbour. Mais c’est difficile de faire face à autant de gens. Quand je vois ce qu’on a donné pour cette équipe… Personnellement, je me suis mis en porte-à-faux avec mon club (Coventry, ndlr) lorsque je jouais en Angleterre pour l’Equipe nationale. J’ai refusé un contrat là-bas pour rester concentré sur l’EN. J’ai fait de grands sacrifices que je n’ai pas envie de relater dans la presse. Je l’ai fait par amour pour cette équipe, par amour pour mon pays.»

Avant la venue de Yebda, Lacen et Guedioura, il rayonnait sur le terrain et le public louait son courage et l’applaudissait comme un héros qu’il fut vraiment. Il était adulé, choyé et apprécié de tous et la reconnaissance semblait lui être éternelle. Oui, Yazid Mansouri a droit à toute notre reconnaissance et cela sans complaisance aucune.

Saïfi, l’histoire retiendra

Ses deux buts inscrits face à la Zambie ont contribué pour une large part à décrocher une place dans la cour des grands. Pour Saïfi, le maillot vert et blanc a une charge, une symbolique différente des autres. Celle d’être choisi pour représenter les couleurs de son pays. Cela il l’a fait avec abnégation et surtout beaucoup de dignité.

Il filme le caillassage du bus à l’aide de son téléphone portable

Tout le monde a en mémoire le caillassage en règle du bus qui transportait les joueurs de l’aéroport à l’hôtel, au Caire. Cette agression s’est poursuivie jusqu’à l’arrivée des joueurs algériens à leur hôtel avec de nombreuses attaques sur la délégation des Fennecs. Plusieurs joueurs ont été blessés, certains au visage, d’autres au niveau des bras et des mains. Rafik Saïfi, Khaled Lemmouchia, Fawzi Chaouchi et Rafik Halliche sont parmi les blessés. Cela n’a pas empêché le meneur de jeu algérien de filmer toute la scène avec son téléphone portable. Le petit film vidéo sera d’ailleurs l’une des pièces à conviction lors du traitement de cette affaire.

Les larmes et le sang de Lemmouchia

Parmi les victimes de l’agression du bus au Caire figurait Khaled Lemmouchia. Blessé à la tête, il sera tout simplement héroïque et se battra sur tous les ballons. «Ce qui nous est arrivé nous a choqués, on ne s’attendait guère à un tel accueil de la part des Egyptiens. Si on s’est qualifiés ici au Caire, nos vies auraient été en danger.

Franchement, les séquelles de l’agression étaient encore présentes le jour du match. Nous devons maintenant nous remettre au travail et bien préparer le rendez-vous de Khartoum», avait-il déclaré, en larmes, à l’époque. Mais Lemmouchia regrettera amèrement sa suspension lors du match barrage, après avoir écopé face à l’Egypte de son troisième carton.

Gaouaoui, le gentleman

S’il y a un joueur qui aura marqué son passage en équipe nationale, c’est bien Lounès Gaouaoui. Nous ne parlerons pas de ses qualités techniques et tout le monde sait qu’elles sont immenses. Les supporters des Verts, les joueurs et les membres du staff ne sont pas près d’oublier ses immenses qualités humaines. Coéquipier modèle, il a été le premier à encourager Chaouchi, celui qui l’a supplanté dans la cage de l’EN. Un vrai gentleman, Lounès.