L’Algérie n’est pas encore qualifiée pour la Coupe du monde ; quel est votre sentiment ?
C’est une grosse déception pour tout le peuple algérien qui attendait une qualification depuis longtemps. Mais bon, on savait que ça allait être difficile. On a encaissé un but trop tôt. Il fallait résister au moins pendant les premières vingt minutes. Mais ça n’a pas été le cas. On a été surpris à l’entame du match. Cela dit, on aurait pu égaliser à deux ou trois reprises. Cela dit, il faut oublier ce match et se préparer comme il se doit pour le match d’appui qui se jouera sur un terrain neutre. Moi en tout cas, je reste confiant, puisque je sais que nous allons nous qualifier au Soudan lors de la prochaine confrontation.
Franchement, vous attendiez-vous à ce que l’Algérie passe par ce match d’appui ?
Moi, j’ai déjà joué contre l’Egypte, donc je connais bien cette équipe. Je sais à quel point il est difficile de jouer contre l’Egypte sur son terrain. Il y a une pression terrible. D’ailleurs, je tiens à féliciter les joueurs pour le match qu’ils ont fait, puisqu’ils ont résisté pendant presque tout le match. C’est malheureux d’encaisser un deuxième but dans les arrêts de jeu, alors qu’on était déjà qualifiés. Mais nous allons prouver aux Egyptiens que nous sommes les plus forts lors du prochain match.
L’Algérie a encaissé tôt, certes, mais elle a résisté par la suite. Mieux, elle s’est procuré des occasions de scorer qu’elle a ratées…
Dans des matchs pareils, il faut marquer. On ne doit pas se permettre des ratages. Mais c’était le cas aussi lors des matches précédents. Nous avons raté plusieurs matchs, comme celui contre le Rwanda au cours duquel on aurait pu mettre cinq voire six buts. Même chose contre la Zambie.
Voulez-vous dire que notre équipe souffre d’un problème d’efficacité devant le but ?
On se crée beaucoup d’occasions, ce qui est déjà bien. Mais comme je vous l’ai dit, à ce niveau de la compétition, on ne doit pas rater. Il faut mettre les occasions au fond des filets. C’est une grosse déception pour tout le monde, pour le football algérien et tout le peuple, mais il ne faut pas perdre espoir. Il reste encore un match le 18 et je suis persuadé que nous allons réussir à obtenir notre billet qualificatif. Cette fois-ci, le match se jouera dans un pays neutre, l’Egypte sera privée de son public. Il n’y aura pas cette pression du stade du Caire.
Trouvez-vous que l’Algérie a joué la défense à outrance et n’a pas osé en attaque ?
Si on avait joué avec deux attaquants supplémentaires et encaissé trois buts, on aurait dit qu’on a joué l’attaque à outrance. Je pense que Saâdane a choisi le meilleur dispositif. Le problème, c’est d’avoir encaissé un but trop vite. N’était ce but, le match aurait pris une autre tournure, j’en suis sûr.
On a encaissé un but dans les premières minutes et un deuxième dans les arrêts de jeu ; ne trouvez-vous pas que cela est dû à un manque de concentration ?
Non, je ne le pense pas, c’est beaucoup plus à cause de la pression terrible que les joueurs ont vécue. L’agression des joueurs avant le match, la pression avant et pendant le match, tout cela n’est pas évident à gérer. C’est très difficile, c’est traumatisant même. Donc je crois qu’il faut dire bravo à cette équipe, puisque c’est la première fois depuis vingt-cinq qu’on a une équipe pareille.
L’Algérie a raté une première occasion dans les arrêts de jeu de la première période par Antar Yahia. Saïfi a raté en deuxième période pas moins de deux occasions ; ne pensez-vous pas que l’Algérie aurait pu faire mieux dans ce match ?
Oui, tout à fait. Comme je vous l’ai dit, on aurait pu égaliser à deux ou trois reprises et le match aurait pris une autre tournure. Malheureusement, ça n’a pas été le cas. Mais tout ça vient avec de l’expérience. L’Algérie aurait pu faire mieux, si elle avait su gérer le match, surtout à son début. Le but qu’on a encaissé trop vite nous a coûté cher. Puisque dans la tête des joueurs, il restait pratiquement 90 minutes pour essayer de marquer. Ce qui a mis plus en confiance l’adversaire. Cela dit, il ne faut pas parler juste comme ça, ce n’est pas évident de gérer toute cette pression. Bon, maintenant ce qui est fait est fait, on doit nous préparer comme il se doit pour le prochain match comme si de rien n’était.
Vous dites que vous êtes confiant pour le prochain match au Soudan ; comment ça ?
Oui, je reste confiant. Nous ne nous sommes pas qualifiés le 14, ce sera le 18 inch’Allah. C’est un match qui se jouera sur un terrain neutre, loin de la pression de l’Egypte. Moi, j’ai confiance en cette équipe, nous avons tout ce qu’il faut, joueurs et staff technique, pour réaliser un bon résultat le 18 et nous qualifier pour la Coupe du monde.
Le match se jouera au Soudan : serait-ce un avantage pour les Verts ?
Je ne sais pas à quelle heure et dans quelles conditions climatiques se jouera ce match. Tout ça est important. Mais le fait que l’Egypte soit privée de son public, ce ne sera pas comme au Caire en tous les cas. C’est la raison pour laquelle je reste confiant. C’est un match couperet, ce sera pénible, mais nous allons nous qualifier en Coupe du monde, j’en suis convaincu.
Entretien réalisé par Noureddine Benazzou