Mansouri : «Ce serait une belle histoire d’être l’adjoint de Madjer»

Mansouri : «Ce serait une belle  histoire d’être l’adjoint de Madjer»

L’ancien capitaine d’équipe des Verts, Yazid Mansouri, affirme qu’il n’a reçu aucune offre de la part de Mohamed Raouaraoua pour intégrer le prochain staff technique. Il se dit toutefois ouvert à toute proposition et qu’il reprendrait du service en sélection dans un nouveau rôle. L’ancien joueur de Lorient voit par ailleurs en Rabah Madjer, qu’il a connu en tant que sélectionneur, le candidat idéal pour prendre en main l’Equipe nationale.

Votre nom revient ces derniers jours comme possible membre du prochain staff technique national, est-ce qu’on vous a parlé de cela ? Si c’est oui, quelle est votre position ?

Oui, j’ai entendu parler de cela, je l’ai lu aussi dans la presse. Comme je l’ai dit, ça n’est pas d’actualité. J’ai rencontré le président Raouraoua à Doha et on avait juste évoqué le sujet de mes diplômes. Il m’a fait alors savoir que si je voulais passer mes diplômes d’entraîneur, il me faciliterait les choses, c’est tout. Pour l’instant, il n’a jamais été question pour moi d’intégrer le staff ou l’encadrement, ou être le bras droit du président. Bon, je lance un appel pour dire que s’il a besoin de mes services, ce sera un immense plaisir et un grand honneur pour moi de reservir mon pays dans un autre rôle.

Vous n’avez pas reçu d’offre, mais si ça venait…

(Il nous coupe) J’étudierais l’offre et j’en parlerais, je suis ouvert à toutes les propositions. Donc, c’est un truc qui me plairait, je pense que je suis proche des joueurs, je les connais tous. Je peux faire le lien avec le président, je peux jouer le rôle de relais comme je le faisais auparavant sur le terrain, sauf que cette fois-ci, je le ferais en dehors.

Vous êtes en fin de carrière en tant que footballeur…

(Il nous coupe de nouveau) Je me donne encore deux ans de contrat, mais on ne sait jamais. Si à tout hasard le président ou n’importe quel membre de la fédération me fait une proposition, je l’étudierai comme je l’ai dit. Si le rôle qu’on me propose ou quoi qu’on me dise me plaît, ben j’y réfléchirai à deux fois, et peut-être que je mettrai un terme à ma carrière.

Est-ce que vous sentez que vous pouvez apporter quelque chose dans ce projet de construction d’une équipe ?

Je ne peux pas être prétentieux, je ne suis pas un messie, mais apporter quelque chose, je ne sais pas. Peut-être,  vu que je connais tous les joueurs comme je l’ai dit, je peux être un bon relais, un bon lien. Pour stabiliser et encadrer les gars, ça peut être une bonne opportunité. Aller les voir jouer régulièrement, faire des rapports, me donner un rôle proche des joueurs et proche du président à la fois. On perd encore en stabilité, c’est ce qui est dommage. On construit, puis en fait on fait un pas en arrière et on se retrouve à la case départ. Et c’est là qu’il faut que l’Algérie progresse. On fait les mêmes erreurs. On a construit, on a vécu une épopée magnifique avec les éliminatoires de la Coupe du monde, on joue le Mondial et derrière, on se casse la gueule, ce n’est pas normal !

Lorsque vous étiez dans la tribune du stade de Marrakech et que vous assistiez à ce désastre, est-ce que vous vous disiez que vous pouviez faire quelque chose, que ce soit sur le terrain ou en tant que membre de l’encadrement ?

Non, je ne peux pas dire que j’aurais pu faire quelque chose, ce serait vous mentir, je ne suis pas un messie, ni un grand joueur. Je suis un stabilisateur, un meneur d’hommes OK, mais je ne dis pas que j’aurais pu faire quelque chose. Ça a été un non-match, ils sont passés à côté, ils le savent et ils le reconnaissent. Voilà, c’est comme ça, maintenant il faut relever la tête. Il reste un mince espoir, il faut relever le défi, mais bon, il ne faut pas se voiler la face ce sera très dur. Il faut stabiliser et repartir sur de bonnes bases. Regardez, on est à deux coaches, Saâdane puis Benchikha, puis un autre en quelques mois. On a perdu en stabilité, il y a peu de choses cohérentes, c’est dommage.

Vous qui connaissez la majorité des joueurs, est-ce que vous partagez l’avis de ceux qui disent que c’est la fin d’un cycle, qu’il y a des joueurs qui sont arrivés à la retraite, même si le plus âgé a 29 ans ?

Non, du tout, au contraire, le noyau du groupe est là, la base est là, le potentiel est là, il y a tout ce qu’il faut pour repartir sur de bonnes bases. Il y a une cassure, on le sent, ça se voit. Pas besoin d’être un joueur pour le constater, même les gens de l’extérieur le voient. Maintenant, il faut repartir sur de bonnes bases, c’est le plus important. Il faut se donner les moyens, parce qu’il y a un groupe sain, il y a de la qualité, un potentiel énorme. Il faut juste travailler.

Vous avez débuté votre carrière internationale avec Rabah Madjer, celui-là même que le peuple algérien réclame aujourd’hui comme sélectionneur. Ce serait une belle histoire s’il vous prenait comme adjoint, n’est-ce pas ?

Oui c’est clair, ce serait une belle histoire. Quelque chose de magnifique. Maintenant, je ne sais pas quels sont les rapports au niveau de la fédération.

Pensez-vous qu’il pourrait faire l’affaire ?

En tous les cas, il est déterminé, je sais qu’il en a envie. C’est clair et net, lui en a envie et n’attend que ça.

Vous l’avez connu en tant que sélectionneur…

Oui, le tout que je connaisse de lui c’est qu’il a fait du bon travail, on a joué en Belgique, on a fait de bons matches. Il n’avait pas beaucoup de temps pour travailler, il a formé une équipe rapidement. Mais il a fait une bonne équipe, il a pris les bons joueurs. Ce qu’il proposait à l’entraînement, tout était cohérent, tout était carré, il sait de quoi il parle. Il a joué la Champions League, il a un vécu, un passé, il a joué en Equipe nationale. Ce n’est pas à lui qu’on va apprendre le football. C’est le candidat idéal, c’est un pur produit de chez nous. Maintenant il y a un président de la fédération en place, et le choix lui appartient.

Le président préfère un entraîneur étranger d’envergure vu, selon lui, l’échec de l’entraîneur local. Pour vous, est-ce la bonne solution ?

Ce n’est pas à moi de dire si c’est la bonne solution ou pas. C’est à lui de décider, c’est le seul décideur. Je ne sais pas s’il y a un comité qui discute de ça, je ne sais pas comment ça se passe au-dessus, mais bon c’est à lui de prendre la décision, la meilleure décision possible.

Etes-vous optimiste de voir une équipe compétitive pour les éliminatoires de la CAN 2013 et le Mondial de 2014 ?

Comme je l’ai dit, il faut repartir sur de bons rails. Il faut un coach avec un staff en place et travailler, repartir sur de bonnes bases. Là, on est en train de revenir en arrière, c’est dommage. Avec tout ce qui a été fait, le travail qui a été mis en place, la campagne qu’on a vécue, faire un retour en arrière comme ça, c’est difficile.

Il y a Adlène Guedioura qui inaugure son site officiel, vous êtes invité en tant qu’ancien coéquipier et ancien capitaine en sélection. Cela vous honore-t-il d’être respecté par d’anciens coéquipiers même si vous n’êtes plus en sélection ?

Oui ça fait plaisir ! Adlène, je l’ai connu très peu. Je l’ai connu en Coupe du monde, mais ça a tout de suite approché et adhéré. Il est venu à Doha, Je l’ai accueilli et on a été dîner là-bas. Cela nous a permis de se connaître davantage. Je l’ai eu au téléphone il y a quelques jours. J’étais invité à Paris à un mariage à un ami à moi. On a un ami en commun, il m’a proposé de venir à l’inauguration de son site internet, j’ai répondu présent.

Pensez-vous que c’est important pour un joueur, et ne regrettez-vous pas d’avoir lancé votre site personnel ?

Non, je ne pense pas que ce soit une exigence ou quelque chose de primordial, pour faire une carrière. Nous, c’est plus le terrain et l’entraînement le plus important. Peut-être pour tenir ses fans informés, c’est une bonne chose pour lui, s’il aime, à chacun son truc.