Manquements à la crédibilité de l’élection et la transparence des urnes, Bouteflika saisi

Manquements à la crédibilité de l’élection et la transparence des urnes, Bouteflika saisi

La Cnisel ne se contentera pas de destiner au seul ministère de la Justice son rapport émaillé de « graves manquements à la transparence et la crédibilité » du scrutin du 10 mai. Une copie sera « prioritairement et en urgence » remise au président de la République. Lequel aurait, selon l’instance de Seddiki, orienté par son discours de Sétif « la campagne électorale en faveur du FLN ».

Des sources proches de Mohamed Seddiki, le président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel), ont assuré au «Courrier d’Algérie» que le rapport final de la Commission, très critique, sera remis à la présidence de la République en fin de semaine.



La Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (Cnisel) dépend, en fait, et pendant les deux mois d’exercice de ses fonctions, du ministère de la Justice, et devrait en principe remettre à l’instance judiciaire son rapport, mais une copie sera remise à Bouteflika, «en priorité» et «en urgence», au vu des «dangereux manquements » à la transparence et à la crédibilité des urnes que le rapport comporte.

Une des premières nouveautés, c’est que le rapport incrimine, aussi, le président de la République, accusé par la Cnisel d’avoir fait campagne pour le FLN. Dans son rapport, la Cnisel dit que le président, en campagne à Sétif pour les festivités des massacres du 8- Mai 45, «décide de prolonger la campagne électorale en faveur de son parti». Pour la Cnisel, «son discours de Sétif a constitué un feu vert à l’adresse de l’Administration, afin d’oeuvrer par tous les moyens à la victoire du FLN».

Quand aux législatives, elles-mêmes, la Cnisel estime que «l’élection législative du 10 mai 2012 a perdu sa crédibilité au vu des transgressions et des dépassements enregistrés durant toutes les étapes qui ont accompagné l’organisation du scrutin», et qu’il y a eu un «fossé entre le discours officiel garantissant la neutralité du scrutin et les pratiques traditionnelles qui consistent à manipuler les voix des électeurs».

F. O.