Manque d’infrastructures et d’encadrement adéquats,Le mal qui empêche l’émergence de la jeunesse algérienne

Manque d’infrastructures et d’encadrement adéquats,Le mal qui empêche l’émergence de la jeunesse algérienne

A l’instar du football, le sport algérien souffre d’abord du manque d’infrastructures adéquates. A peine quelques stades réunissent les conditions requises par la Fifa pour accueillir des compétitions internationales

Certes, d’autres arènes sont en construction. Mais pour une population de 35 millions d’habitants, cela paraît bien maigre malgré tous les efforts consentis par l’Etat pour la réalisation de plusieurs projets.



Les clubs nés pour la plupart avant la période de l’indépendance en 1962 sont 50 ans après, sans siège social, sans stade d’entraînement propre à l’image des doyens des clubs qui ne possèdent même pas leur propre stade ou encore la JSK, sextuple Champion d’Afrique, qui joue encore sur du synthétique.

Les jeunes catégories s’entraînent le plus souvent sur une moitié des terrains qui ne favorisent pas la bonne pratique du football et encore moins l’éclosion des jeunes talents. La plupart des clubs n’ont aucune politique de formation ou de marketing et de communication, ni aucune stratégie de sponsoring, bref aucune structure n’est en place pour la vie effective du club.

Bien au contraire, c’est le président du club et son équipe dirigeante qui mettent la main à la poche quand il faut faire face aux dépenses. Le staff technique des seniors, quant à lui, perçoit des émoluments au gré du président et selon la tirelire. Aucun club n’a une politique de recrutement et de détection des jeunes talents et encore moins un encadreur assermenté pour cette tâche, sillonnant toute la République cherchant à dénicher la perle de demain.

Les centres de formation sont quasiment inexistants dans les clubs. Seuls quelques centres nationaux gérés par les pouvoirs publics ou l’Académie du PAC Jean-Marc Guillou sont visibles dans l’Algérois. Dans ces conditions, pourquoi s’étonner des piètres résultats de nos sportifs ou sportives en compétitions officielles et de la débâcle de nos clubs en coupes interafricaines.

Aujourd’hui, le sport en général et football en particulier n’ont cessé d’être une épicerie de quartier gérée avec des méthodes archaïques. La professionnalisation du sport algérien exige la rupture avec les méthodes approximatives de gestion des équipes nationales. Les formations cadettes, juniors, espoirs ou olympiques, seniors doivent avoir un programme précis dicté par les objectifs à atteindre. Un calendrier des matchs de préparation adapté aux matchs officiels doit être confectionné.

Des budgets pour chaque campagne dégagés en amont, le personnel dirigeant rémunéré normalement, les athlètes motivés par un traitement digne… sont les quelques recettes qui peuvent réveiller le sport algérien de sa léthargie. En attendant, tout le monde se demande toujours si l’Algérie peut encore retrouver son lustre d’antan.

Un passé révolu à jamais qui fit des équipes algériennes, des formations très respectées et craintes à l’image du handball, sextuples Champion d’Afrique, du volley-ball, du football, de l’athlétisme une locomotive du sport africain. Un football algérien qui connut ses premières heures de gloire lors du Mondial 1982 quand le Onze national terrassait à Gijón l’ogre allemand.

Puis vint la fabuleuse équipe qui disputa la 6e édition de la Coupe d’Afrique des nations en Algérie en 1990, elle a été la consécration de ce football algérien avec ses talentueux joueurs et ses émérites encadreurs comme cheikh Kermali, feu Mourad Abdelouahab et Zouba. Avec des résultats mitigés, les approximations répétées, l’impréparation coutumière, les improvisations récurrentes dans la gestion du sport algérien, le bout du tunnel semble être perçu comme un mirage.

Seul un big-bang salutaire changera le destin de notre sport qui pourtant ne manque pas de valeurs. S’agissant, enfin, du football, tous les aspects essentiels y afférents ont été abordés, notamment, ses caractéristiques et ses insuffisances, les phénomènes et contraintes qui entravent, aujourd’hui, le développement de ce sport populaire, de sa jeunesse, les moyens dont il dispose, les facteurs clés de la relance, ainsi que le cas, particulier, des équipes nationales et les mesures d’accompagnement requises.

A l’issue du débat sur ce dossier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a relevé «l’ampleur des efforts investis par l’Etat au profit de la jeunesse, dans tous les domaines, y compris le développement du sport».

«La jeunesse est au centre de toute la politique nationale de développement, à travers la promotion de l’enseignement dans ses différents segments, le soutien à l’emploi, par le biais de multiples dispositifs en faveur des jeunes, ainsi que le plan de relance de l’économie, dont, les fruits seront graduellement cueillis par le pays et, dont, la jeunesse sera le bénéficiaire principal, avec comme devoir de poursuivre cet effort», a souligné le chef de l’Etat.

«Pour de nombreuses années, encore, notre politique de développement devra répondre à une forte demande additionnelle, découlant de la structure démographique, de la population constituée en majorité de jeunes. Voilà pourquoi, la gestion prospective doit être notre souci permanent.

Le Commissariat à la planification et à la prospective, qui vient d’être renforcé, doit éclairer cette démarche par ses analyses et ses projections. En attendant, les résultats du dernier recensement général de la population devront servir de matrice, pour l’élaboration du prochain programme quinquennal de développement», a poursuivi le président Abdelaziz Bouteflika.

Y. B.