Manque d’hygiène, surpopulation, encombrements… Alger-Centre à l’épreuve de la modernité

Manque d’hygiène, surpopulation, encombrements… Alger-Centre à l’épreuve de la modernité

Financièrement aisée, la commune d’Alger-Centre n’en éprouve pas moins des difficultés de gestion et d’environnement au quotidien.

L’incivisme de nombre de citoyens ajouté à la vétusté du parc immobilier ne sont pas faits pour faciliter la tâche aux élus locaux. Censée être la vitrine de la capitale, la commune d’Alger-centre n’arrive pas à endiguer tous les problèmes qui se posent à elle quotidiennement.

Outre les vendeurs à la sauvette qui squattent une grande partie des trottoirs, causant des désagréments aux nombreux piétons, toutes les ruelles de cette grande commune sont transformées en parkings sauvages. Ces gardiens de parking qui se sont autoproclamés  » maitres des lieux  » n’hésitent pas à recourir à la force pour se faire payer par les automobilistes récalcitrants, comme en témoigne un gérant de café installé au niveau du boulevard Mohamed Khemisti. En matière d’hygiène, la situation n’est pas reluisante.

Malgré les huit rotations quotidiennes qu’effectuent les services de l’Epic Net Com pour le ramassage des ordures ménagères, l’état de propreté de la commune laisse à désirer, comme le fait si bien remarquer un restaurateur de l’ex-rue Tanger. Si au niveau des rues Hassani Issaâd, Mohamed Lahbib et Omar Bencheikh par exemple, la situation en matière d’hygiène n’est pas alarmante, il n’en est pas de même au niveau de la rue Larbi Ben M’Hidi, à très forte densité humaine et où les commerces sont légion.

Justement, au niveau de l’ex-rue Tanger, dans un des plus anciens quartiers populaires de la capitale, non loin du siège de l’APC, les eaux usées se déversent à ciel ouvert et des tas d’immondices obstruent les bouches d’égout desquels se dégagent des odeurs nauséabondes. Ici, il ne faut pas être grand clerc pour deviner que c’est un lieu de prédilection des rats.

De quoi empoisonner la vie des riverains. Des marchands ambulants disputent la place aux commerçants inscrits au registre de commerce et une multitude de gargotiers contribuent à la dégradation du cadre de vie en jetant devant leurs propres commerces toutes sortes de détritus qui font la joie des rongeurs et le malheur des habitants et des gens de passage. Tout au long de notre randonnée dans ce quartier, tous les commerçants accostés se déculpabilisaient, pointant du doigt les autorités locales, à leurs yeux responsables de la dégradation de l’environnement.

 » Le siège de la commune est à quelques pas d’ici. N’allez pas me dire que les responsables locaux ignorent la situation de ce quartier et n’ont pas vent de nos modestes conditions de vie. Ils sont responsables de la misère des habitants de la rue Tanger « , tempête un marchand de fruits et légumes que nous avons rencontré et qui lui aussi avons-nous remarqué, jette les restes de sa marchandise à même la chaussée.

Il est contredit par un groupe de riverains qui n’ont pas la même approche  » Ce ne sont pas les locataires de l’APC qui jettent à chaque heure de la journée et de la nuit des sacs poubelles sur les chaussées, mais c’est beaucoup plus vous qui êtes responsables de la dégradation du quartier en matière d’hygiène « , lui disent-ils.

R.K