Manque d’hygiène et de sécurité, surcharge des chambres… Vivre dans une cité universitaire

Manque d’hygiène et de sécurité, surcharge des chambres… Vivre dans une cité universitaire

Près de 7 000 milliards de centimes sont versés annuellement par l’Etat aux œuvres universitaires. Néanmoins, les conditions de vie sont toujours aussi déplorables.

Des mouvements de protestation sont épisodiquement signalés à travers le territoire national où les étudiants rompent le silence pour dénoncer des anomalies qui minent leur quotidien.

De l’est à l’ouest du pays en passant par le centre ou encore le sud, comme cela s’est passé la semaine dernière dans la wilaya de Ouargla, les étudiants crient leur ras-le-bol de la misère, l’insécurité qu’ils rencontrent et de l’«opacité» qui caractérise la gestion des budgets au sein de leurs cités. Conscients de l’importance du budget que l’Etat engage pour la gestion des œuvres universitaires, ils n’hésitent pas à dénoncer la mauvaise qualité des prestations.

Ils déplorent le piètre menu qui leur est servi qui, à leurs yeux, «ne peut même pas compenser» l’énergie dépensée durant deux heures assis sur un tabouret. Le manque d’hygiène dans les réfectoires est souvent décrié, que ce soit au niveau des cuisines qui sont généralement mal entretenues ou encore des salles à manger qui, parfois, dégagent des odeurs nauséabondes coupant toute envie de manger. Et ce, sans parler des budgets affectés aux activités culturelles, qui sont inexistantes, tant les responsables n’y accordent aucun intérêt.

Ces actions de protestation dénotent un malaise profond dans lequel évoluent ceux qui construiront la société de demain au sein des résidences universitaires pour lesquelles l’Etat a, pourtant, mis le paquet.

Un paradoxe qui n’a pas manqué de faire réagir les organisations estudiantines pour dénoncer les irrégularités qui, selon certains, découlent de la mauvaise gestion des œuvres universitaires.

Certaines organisations sont allées jusqu’à demander la dissolution pure et simple de l’Office national des œuvres universitaires (Onou), l’accusant de «gestion catastrophique du secteur». L’Union nationale des étudiants algériens (Unea) n’a pas hésité à dénoncer les business que pratiquent les gestionnaires des œuvres universitaires sur le dos des étudiants, expliquant que ces derniers négocient les marchés d’approvisionnement en divers produits alimentaires (fruits et légumes, viandes et produits laitiers, etc.), suivant les «affinités» qu’ils entretiennent avec les fournisseurs. Cette organisation le dit clairement : «L’objectif de ces gestionnaires n’est pas de servir les étudiants mais de chercher la meilleure manière de se remplir les poches.»

De telles conditions amènent beaucoup de ceux qui nous ont fait part du malaise qu’ils vivent au sein des cités U, à se demander comment ils pourront se consacrer sereinement à leurs études. «Comment voulez-vous que nous nous consacrions à nos études quand au quotidien nous sommes confrontés à des problèmes d’hébergement, de restauration, d’hygiène et de sécurité dans nos cités», s’interrogent-ils.

M.M