Manque d’hygiène au niveau des cabinets dentaires à Alger , L’Association des consommateurs saisit la direction de la santé

Manque d’hygiène au niveau des cabinets dentaires à Alger , L’Association des consommateurs saisit la direction de la santé

La direction de la santé au niveau d’Alger a été saisie par l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) pour dénoncer le non-respect des règles d’hygiène et d’asepsie au niveau de certains cabinets dentaires privés.

« Ces chirurgiens dentistes utilisent les mêmes instruments et produits consommables (gants, gobelets, etc.) pour examiner les patients. On se demande si ce comportement reflète l’habitude ou l’inconscience ou cela est dû au fait de la cherté du consommable enregistrée ces derniers temps, ce qui rend cette dernière hypothèse plus grave que les précédentes », souligne l’Association dans un communiqué en rappelant les risques de ce manque d’hygiène sur la santé des patients d’autant que les hépatites B et C, notamment, sont en nette augmentation, selon les services d’épidémiologie. Mais pas seulement, indique un chirurgien dentiste. Ce dernier fait savoir que les soins dentaires favorisent toutes sortes de contaminations si les règles d’asepsie ne sont pas respectées. « Les patients peuvent être contaminés par les virus comme celui de la tuberculose ou du sida », prévient-elle avant de relever que le manque d’hygiène n’est pas propre au secteur privé mais s’étend également au secteur public. « Certes, poursuit-elle, les cabinets privés ont reçu des directives pour se doter d’autoclaves (stérilisateurs), mais le problème persiste et reste même entier ». En effet, confie le Dr Mustapha Zebdi Mustapha, représentant de l’APOCE, lors d’une enquête sur le terrain, l’Association a constaté que des dentistes n’utilisent que 3 à 4 paires de gants par jour alors que la déontologie stipule l’emploi d’une paire de gants pour chaque patient. « Je ne dis pas que les services de contrôle ne font pas leur travail mais leur inspection ne se fait pas d’une façon approfondie. Comment savoir si la paire de gants a été utilisée plusieurs fois si les contrôleurs ne se font pas passer, par exemple, pour des patients ? », s’interroge-t-il. Ce qui est paradoxal, estime pour sa part M. Yousfi, président du SNPSSP (Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique), c’est que les pouvoirs publics somment le privé à se doter des autoclaves alors que le secteur public n’en est pas suffisamment pourvu. « Dans certains polycliniques et hôpitaux, des autoclaves ne sont pas disponibles. Mais le manque d’hygiène n’est pas seulement un problème de matériel et d’équipement. La qualification également est une problématique qui a toute son importance », affirme-t-il. Or, dira-t-il, au niveau des hôpitaux et des polycliniques, non seulement il y a un manque de personnel d’hygiène et d’entretien bien formé, mais aussi faute de personnel qualifié chargé de la stérilisation des équipements et du matériel.

Farida Belkhiri