Le débat sur le versement des pensions de retraite refait surface en France, porté par des motivations qui semblent s’éloigner du social pour rejoindre des intérêts purement politiques. La droite française tente une nouvelle fois de faire pression et de pousser l’Algérie à transférer, en devises, les pensions de retraités ayant fait toute leur carrière en Algérie avant de s’installer en France.
Cette manœuvre provient d’une question écrite adressée en début de ce mois d’octobre 2025 au Quai d’Orsay par Christian Girard, député du Rassemblement national (RN). L’élu accuse Alger de violer la convention de Sécurité sociale de 1980 en « refusant de verser les pensions des retraités algériens ou binationaux résidant désormais sur le sol français ».
« Christian Girard appelle l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la non-application par l’Algérie des dispositions de la convention générale de Sécurité sociale franco-algérienne du 1er octobre 1980, notamment en ce qui concerne le versement des pensions de retraite par l’Algérie à ses ressortissants ayant cotisé à la caisse des retraites de leur pays d’origine, mais résidant en France », lit-on dans le texte de la question adressée au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
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Une offensive politique menée par l’extrême droite
Dans son argumentaire, le député cite le rapport Rodwell selon lequel « l’Algérie considère que seuls les travailleurs migrants retournant dans leur pays d’origine sont couverts par cette convention. Elle invoque le principe de territorialité de sa législation nationale pour refuser le versement des pensions acquises à l’étranger. En conséquence, la Caisse nationale des retraites (CNR) algérienne refuse de servir leurs pensions aux ressortissants algériens et binationaux installés en France, bien qu’ils relèvent du régime de retraite algérien ».
Christian Girard présente cette situation comme une charge économique pour l’État français. D’après lui, en l’absence de transfert de leurs revenus algériens, ces retraités se retourneraient vers les aides sociales françaises, créant un manque à gagner pour la France.
« 361 771 pensions versées à des pensionnés résidant en Algérie »
Le député affirme par ailleurs que la France « verse annuellement un milliard d’euros à des retraités en Algérie » et dénonce, dans sa question, un « manque de réciprocité ».
S’appuyant sur les données du CLEISS (361 771 pensions versées en Algérie pour un montant d’un milliard d’euros), le parlementaire accuse Alger « de manque de réciprocité ».
Face à ce qu’il qualifie de manquement, l’élu exige le détail des coûts supportés par la France sur les dix dernières années. Il réclame également des mesures concrètes pour « faire respecter la convention bilatérale » et mettre fin à un préjudice qu’il juge aussi financier que social.
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