Manque de médicaments, de chimiothérapie, de radiothérapie…, Le calvaire des cancéreux

Manque de médicaments, de chimiothérapie, de radiothérapie…, Le calvaire des cancéreux

Les médicaments manquent, les responsables rassurent, pendant ce temps des cancéreux continuent de mourir. En dépit des assurances des responsables du secteur de la Santé, ces malades souffrent toujours.

Certains médicaments indispensables au traitement de cette maladie sont introuvables dans les hôpitaux. Les malades atteints de cancer sont, pour le moins que l’on puisse dire, abandonnés à leur triste sort.

Malgré tous les engagements des pouvoirs publics à régler définitivement le problème, la prise en charge thérapeutique ne semble pas s’améliorer. Les médicaments manquent, les responsables rassurent, pendant ce temps des cancéreux continuent de mourir. En dépit des assurances des responsables du secteur de la Santé, les cancéreux souffrent toujours.

Certains médicaments indispensables au traitement de cette maladie sont introuvables dans les hôpitaux. Une pénurie qui complique davantage la situation des cancéreux et qui vient s’ajouter au manque de places dans les établissements spécialisés. En effet, le manque flagrant de moyens de radiothérapie contraint les malades à attendre longtemps, alors qu’il faut absolument respecter la durée entre les séances de soins.

LG Algérie

Quand un cancéreux attend plus de quatre mois pour faire une autre séance de radiothérapie, ça veut simplement dire qu’il a tout le temps de mourir. Car, durant cette période, les poisons injectés dans son corps auront aggravé son état. Un énième cri de détresse a été lancé par la présidente de l’association «El-Amal» de prise en charge des cancéreux, Mme Hamida Kettab, qui déplore le refus par certains centres anticancer des patients originaires des wilayas internes.

Elle cite, à titre d’exemple, le CPMC qui exige un certificat de résidence pour fixer la date de la radiothérapie. Au CPMC, les dates des rendez-vous pour la radiothérapie vont jusqu’en juillet 2015, a-telle ajouté, citant également le centre de Batna qui ne prend pas en charge le cancer du sein, celui de Constantine qui ne prend pas en charge les cancers du cerveau et de l’utérus, celui de Ouargla, à l’arrêt en raison de panne, celui de Blida qui est en cours d’équipement et celui de Sétif qui ne prend en charge qu’une soixantaine de patients par jour.

Elle a relevé une pénurie de certains médicaments destinés au traitement du cancer, notamment les antidouleurs qui «sont essentiels pour les cancéreux ». De son côté, le directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), M’hamed Ayad, a affirmé hier qu’il n’existe pas de pénurie de médicaments dans les structures hospitalières mais des «perturbations» sur quelques produits, indiquant que la facture des importations en médicaments a atteint à ce jour 42 milliards de DA, dont 23 milliards DA affectés à la cancérologie.

«Il n’existe pas de pénurie de médicaments dans les structures hospitalières depuis un an mais uniquement des perturbations sur quelques produits qui s’expliquent par plusieurs facteurs, dont des fluctuations sur le marché international en matière de distribution et de disponibilité de la matière première», a précisé le directeur de la PCH sur les ondes de la Radio nationale.

Faisant état d’une hausse de 5% de la demande mondiale en médicaments, M. Ayad a ajouté que les laboratoires internationaux «ont du mal» à répondre à cette donne, ajoutant que les appels d’offres internationaux lancés par la PCH pour l’achat des médicaments ne sont «parfois » pas suivis de réponses de la part de ces mêmes laboratoires.

«Tous les médicaments sont disponibles, dont les antidouleurs », a-t-il insisté à ce sujet. Interpellé sur la perturbation inhérente à un produit prescrit en chimiothérapie et qui a pénalisé les patients atteints de cancer, l’intervenant a affirmé que «le problème est réglé depuis hier (mardi)» et qu’il était dû à un problème de «distribution». A ce jour, la facture globale des importations de médicaments pour 2014 s’élève à pas moins de 42 milliards de DA, dont 23 milliards de DA consacrés à la cancérologie et 14 autres milliards de DA à l’hématologie, soit environ 60% de cette enveloppe pour les deux pathologies, a fait, en outre, savoir l’hôte de la Radio nationale.

A fin 2014, le coût de ces importations devra atteindre quelque 60 milliards de DA, dont 40 milliards affectés à la cancérologie, a-t-il révélé, tout en rappelant la louable décision des pouvoirs publics qui consiste en l’effacement des dettes des structures hospitalières lesquelles s’élèvent à 25 milliards de DA vis-à-vis de la PCH, en sus d’autres dettes contractées par ailleurs. S’agissant de l’approvisionnement des nouveaux centres anti-cancer (CAC) en médicaments, le directeur de la PCH a soutenu que ce processus se fait de manière «équitable », de façon à répondre aux demandes exprimées par les différentes structures.

M. B.