Manque de matières premières, difficultés liées à la commercialisation… Notre artisanat lutte pour sa survie

Manque de matières premières, difficultés liées à la commercialisation… Notre artisanat lutte pour sa survie
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Le secteur de l’artisanat en Algérie fait face à de nombreuses difficultés liées au manque de matières premières mais aussi à la commercialisation surtout avec la concurrence des produits étrangers notamment chinois.

L’artisanat est une activité qui se transmet de génération en génération. La plupart des artisans font ce métier par amour et par passion. Ils sont les gardiens d’un patrimoine et d’une partie de notre identité.

Ils continuent à exercer ce métier malgré toutes les difficultés et les entraves qu’ils rencontrent. Mais à un moment, certains finissent par en avoir marre, car ils ne sont pas encouragés par les pouvoirs publics, notamment le ministère du Tourisme et de l’Artisanat qui, selon eux, ne fait rien pour préserver ce patrimoine. Beaucoup d’artisans, qui se sont tracé comme principal objectif de conserver et de préserver leur métier, sont, aujourd’hui, obligés de l’abandonner.

Confrontés à de nombreuses difficultés, ces artisans ont décidé de se tourner vers d’autres activités plus lucratives. «C’est un métier noble, mais malheureusement, de nos jours, on ne peut plus vivre grâce à ce métier. On ne gagne presque rien. La matière première coûte de plus en plus cher, et on arrive à peine à vendre quelques produits, presque au même prix de revient.

Pour être franc, j’ai pensé à plusieurs reprises à abandonner ce métier mais je n’ai pas pu», nous confie un artisan céramiste, rencontré en marge du Salon international de l’artisanat. Outre son rôle dans la création de l’emploi, l’artisanat joue un rôle très important dans la transmission de l’image des produits algériens à l’étranger et ainsi dans la promotion de la destination Algérie. C’est d’ailleurs pour cette raison que le ministère du Tourisme et de l’Artisanat s’est «fixé comme objectif de placer notre produit artisanal sur les marchés étrangers, notamment européens».

Des tapis algériens ont déjà été exportés vers l’Allemagne. Pour pouvoir exporter d’autres produits vers l’Europe, mais aussi vers d’autres continents, un grand intérêt doit être porté à ce secteur dont les axes de développement sont basés sur la créativité, l’innovation et la maîtrise des canaux de commercialisation. Dans ce contexte, il faut noter qu’une journée d’étude qui avait pour thème «l’innovation, les marchés et le packaging» a été organisée en marge du Salon international de l’artisanat.

A cette occasion, le directeur général de l’artisanat et des métiers au ministère du Tourisme, Abdelhadi Ahmed a souligné la nécessité de dynamiser l’activité des artisans et de les accompagner à travers les médias afin de leur permettre une meilleure commercialisation de leurs produits sur les marchés locaux et étrangers.

Il a rappelé par ailleurs les différents programmes mis en place au profit des artisans dont la création d’espaces et de structures dédiés à l’artisanat rappelant les normes et standards en vigueur dans le monde. De son côté, le directeur commercial de l’Agence nationale de l’artisanat traditionnel (ANART), Mourad Saïdani a indiqué qu’une étude était en cours sur le comportement de l’Algérien vis-à-vis de l’artisanat et les moyens de relancer le produit artisanal local.

B.M