Une longue série d’obstacles se dressent sur la voie de la sécurité alimentaire pour l’Algérie. Tel est le constat que nous pouvons tirer de la rencontre organisée par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) centrée sur le thème “Quels programmes pour réduire la dépendance alimentaire en céréales et lait ?”
En dépit des immenses progrès indéniables réalisés par le secteur de l’agriculture ces dernières années, la situation reste alarmante.
Les experts pointent du doigt quatre facteurs décisifs qui handicapent la marche vers des niveaux d’autosuffisance de 70% à 80% dans les filières céréales et lait dans 7 à 10 ans fixés par le FCE comme principal objectif à atteindre dans ses 30 propositions soumises à l’exécutif.
D’abord, l’agriculture algérienne manque de bras. Exode rural, vieillissement de la main-d’œuvre et difficultés de relève entravent les progrès du secteur. Ensuite, les rendements restent encore faibles. Le respect des itinéraires techniques et l’irrigation d’appoint sont négligés par nombre de nos céréaliculteurs. Puis, l’agriculture n’est pas encore libérée en matière d’investissements. Maints investisseurs rencontrent des difficultés pour obtenir des terres sous forme de concession, en vue de réaliser une plus grande intégration de l’agroalimentaire. Le problème du foncier agricole se pose toujours si on veut exploiter de grandes superficies ou de grandes fermes pour la production du lait. Enfin, la mécanisation de l’agriculture, bien qu’elle ait réalisé des progrès énormes, reste inadaptée à des cultures intensives de céréales. A cela s’ajoute le peu d’implication de la recherche appliquée dans la résolution des difficultés de l’agriculture algérienne : adaptation des variétés de semence, amélioration de la qualité des semences cultivées…
Malheureusement, le secteur semble tourner le dos à ces difficultés. Il ne semble pas s’attaquer à ce faisceau d’obstacles. Ces tergiversations encouragent les lobbies de l’importation qui tentent de bloquer les efforts en vue de réduire la dépendance de l’Algérie à l’égard des importations, principalement de céréales et de lait.