Manque d’avions et surbooking à air Algérie : L’ouverture du ciel au privé relancée?

Manque d’avions et surbooking à air Algérie : L’ouverture du ciel au privé relancée?

L’Algérie qui compte 35 aéroports dont 13 internationaux a plus que jamais besoin d’ouvrir son ciel aux autres. Lors de sa dernière sortie médiatique sur Ennahar TV, le P-DG d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, avait annoncé la commande de 16 nouveaux avions pour la Compagnie nationale. C’est la première mesure prise par les responsables du secteur pour pallier le manque d’avions criant. Car, avec l’affaire de la location des avions de la compagnie espagnole Swiftair, Air Algérie a démontré son manque flagrant en avions.

L’Algérie qui était à 25 millions d’habitants dans les années 1990 possédait seulement 20 avions et quand le pays a dépassé la barre des 40 millions d’habitants, Air Algérie ne possède que 43 avions tous modèles confondus pour ses clients. Ce qui est pour de nombreux observateurs inquiétant pour la gestion des vols commerciaux. Surtout que la Compagnie nationale a ouvert de nouvelles lignes internationales vers le Canada, la Chine, les Etats-Unis. L’Algérie qui est l’un des pays les plus riches de la région ne possède pas de gros porteur: ni de Boeing 747 ou encore moins, d’Airbus A380. Ainsi, la compagnie marocaine qui possède plus de 60 destinations dans le monde possède plus de 60 avions, dont 11 de commande. Le Maroc possède plusieurs gros porteurs. Air Algérie qui assure plus de 72 destinations possède pourtant 20 avions de moins que le Maroc.

Cette situation de manque d’avions a poussé le patron d’Air Algérie à solliciter la compagnie Tassili Airlines qui possède 31 avions dont quatre Boeing 737-800 et des Dash8, (le même modèle que ceux de Swiftair), pour pallier le manque d’aéronefs.

Mais la grande erreur de l’Etat algérien c’est d’avoir fermé le ciel aérien au privé. Avec la présence des compagnies aériennes privées, la charge et la pression sur Air Algérie auraient été moins lourdes et les Algériens n’auraient pas des difficultés à voyager.

On se souvient de l’apport important qu’avait offert Khalifa Airways à Air Algérie entre 2001 et 2003. Durant plus de trois ans, Khalifa Airways qui possédait déjà à cette époque plus d’avions qu’Air Algérie aujourd’hui, 47 avions et plus de 63 destinations, arrivait à combler le surplus de la demande des clients. Alors qu’il n’avait pas la destination parisienne. A l’époque déjà Khalifa Airways possédait 8 Airbus A310, le premier appareil commercial du monde à commande de vols numériques. Un avion qui peut accueillir entre 200 à 250 passagers. Suite à la crise provoquée par l’affaire Khalifa, le gouvernement s’est précipité en fermant le ciel aérien au privé.

C’était une erreur de dissoudre la compagnie aérienne privée la plus puissante du Maghreb, alors que Khalifa Airways avait déjà réglé 80% de la valeur des avions loués sous forme de leasing à des opérateurs étrangers. En réglant la différence de 20%, l’Algérie aurait pu garder l’héritage de Khalifa Airways et gagner une compagnie aérienne privée très compétitive, en plus. Cette situation a vu également la fermeture d’autres compagnies aériennes privées comme Antinea Airlines, ou encore Ecoair. Deux compagnies qui avaient été rachetées par le groupe Khalifa en 2002, alors en pleine apogée.

A cela, s’ajoute la perte de plus de 200 pilotes formés à Londres et à Paris par Khalifa Airways et qui ont été traînés dans la poussière par Air Algérie, avant que l’ordre ne soit donné de les récupérer. Comme pour le groupe Tonic, l’Etat algérien aurait pu récupérer Khalifa Airways pour assurer la pérennité et la mainmise du ciel algérien. Aujourd’hui, plus que jamais, l’ouverture du ciel aérien au privé algérien est posée et souhaitée. Même si le gouvernement a ouvert le ciel au privé pour des vols domestiques et principalement pour les destinations des bases pétrolières.

L’Algérie possède deux compagnies privées qui desservent le Grand Sud algérien: Star Aviation, qui fut créée en 2001, issue d’une association entre le groupe Zimex et le groupe RedMed et Air Express Algeria, une compagnie aérienne algérienne créée en 2002, pour répondre aux besoins de transport de l’industrie pétrolière et gazière en Algérie. Pour le reste, l’Algérie avec ses 2381.741 km2, le pays le plus vaste d’Afrique et la 10e superficie dans le monde, a besoin de plus d’avions pour la traverser ou la rallier à d’autres pays. L’Algérie qui compte 35 aéroports, dont 13 internationaux a plus que jamais besoin d’ouvrir son ciel aux autres.

Le plus important est l’aéroport d’Alger avec une capacité, depuis 2006, de 12 millions de passagers par an. Air Algérie, la Compagnie aérienne nationale, garde le monopole du ciel, même si elle laisse du lest à sa petite soeur Tassili Airlines. Mais l’arrivée en force d’Air France, d’Aigle Azur et plus récemment d’Air Méditerranée, la nouvelle compagnie dans la région, le gouvernement devra soit renforcer Air Algérie ou ouvrir le ciel au privé pour combler les insuffisances du pavillon national. «L’ouverture de l’espace aérien aux compagnies privées se fera un jour ou l’autre. Mais ce ne sera pas au détriment d’Air Algérie», déclarait, il n’y a pas longtemps le ministre des Transports Amar Ghoul, en octobre 2013. Avec la crise dans le pavillon algérien, il est plus que jamais urgent de réfléchir à une meilleure solution pour améliorer la situation du transport aérien algérien et réouvrir une nouvelle fois le ciel algérien au privé.