Manifeste des droits et libertés : « La levée de l’état d’urgence est une victoire de l’opinion publique »

Manifeste des droits et libertés : « La levée de l’état d’urgence est une victoire de l’opinion publique »

Le Manifeste des droits et libertés estime que l’annonce de la levée prochaine de l’état d’urgence est une première victoire de l’opinion publique nationale, ajoutant que « cette première étape victorieuse est un encouragement à la persévérance afin de concrétiser d’autres droits et libertés qui sont encore bafoué », à l’occasion notamment de la marche programmée pour le 12 février en cours.

La nouvelle initiative politique dénommée « Manifeste des droits et libertés », lancée récemment par des personnalités de divers courants politiques de la mouvance démocratique a réagit dans un communiqué rendu public vendredi 4 février 2011 aux décisions annoncées la veille par Bouteflika.

« L’annonce de lever l’état d’urgence dans les prochains jours suite à la réunion du Conseil des ministres du 03 février 2011 est d’abord à saluer comme une conquête de l’opinion publique algérienne. Elle est née de la mobilisation de celle-ci à travers la toile, de la projection d’une grande manifestation le 12 février prochain et du syndrome tunisien et égyptien », est-il écrit dans le communiqué dont DNA détient une copie.

L’abrogation de la loi portant instauration de l’état d’urgence « a fini par susciter le consensus plus ou moins favorable de tous les courants d’opinion tant ce texte juridique bridait l’activité publique», écrivent encore les initiateurs du manifeste, rappelant que « des députés d’horizons divers avaient déposé, le 1e février, une proposition de loi dans ce sens, et ce quarante huit heures avant la notification de l’Exécutif d’étudier les voies juridiques de la levée de l’état d’urgence ».

Il convient de noter que parmi les députés signataires de ladite proposition de loi figurent deux des quatre porte-paroles provisoires du Manifeste des droits et libertés, à savoir les deux députés exclus du RCD, Ali Brahimi et Tarik Mira.

Les promoteurs du Manifeste estiment ainsi avoir remporté « une première victoire », et ce grâce au « mouvement d’opinion créé autour du manifeste des droits et libertés », écrivent-ils.

En effet, ils rappellent que « mettre fin à la situation d’exception que le peuple algérien subissait à ses dépens était une de ses revendications cardinale et même un préalable pour enraciner dans les institutions algériennes les notions de l’Etat de droit, des droits de l’homme et de la démocratie ».

Galvanisés par cette première conquête, les promoteurs de cette initiative politique affirment que « cette première étape victorieuse est un encouragement à la persévérance afin de concrétiser d’autres droits et libertés qui sont encore bafoués, maintenant les Algériennes et les Algériens dans l’incapacité à maîtriser leur destin commun ».

Pour cela, il réaffirme le maintien de leur décision de participer à la manifestation du 12 février prochain pour arracher d’autres droits. Cette décision « est dictée par la similitude partielle des objectifs », expliquent-ils encore, soulignant que « la mobilisation populaire est un facteur décisif dans l’évolution des situations antérieures (et) crée un rapport de forces propice au changement afin de faire advenir la démocratie. »

Pour rappel, cette nouvelle initiative politique a été lancée la semaine passée par des militants politiques issus de diverses chapelles politiques. « L’initiative est ouverte à toute personne sans distinction et s’articule autour du Manifeste des droits et libertés », avaient écrit ses promoteurs qui se sont choisis quatre porte-paroles provisoires, à savoir les députés Ali Brahimi et Tarik Mira, l’ancien député du FFS Hamid Ouazar, et Mme Yasmina Si Abderrahmane.

Outre la revendication de lever l’état d’urgence, cette initiative se fixe plusieurs autres objectifs. Ses promoteurs demandent « l’ouverture des espaces politique, syndical, associatif et médiatique, nécessaires à la promotion et au respect du pluralisme, indispensable à la vitalité du pays et à son développement ». Ils s’engagent également dans « la défense des droits sociaux, dont l’accès au travail, à la protection sociale, au logement, à l’éducation et à la santé » ainsi que pour « la construction de l’État de droit », qui est selon eux, une « condition sine qua non à l’indépendance de la justice et à l’égalité de tous devant la loi ».

Dans le registre purement politique, les initiateurs appellent en outre, à « la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire comme fondement essentiel de l’équilibre des pouvoirs », et « la séparation des champs politique et religieux pour garantir l’autonomie individuelle, socle de la modernité politique ».

« Le respect des droits de l’Homme dans leur intégralité et l’égalité des droits, indispensables à l’épanouissement de la dignité humaine et à l’exercice de la citoyenneté pleine et entière», ainsi que « la légitimité du suffrage universel, expression de la souveraineté populaire sur la base de la garantie des droits fondamentaux de toute (s) minorité(s) et de l’alternance au pouvoir », figurent par ailleurs parmi les objectifs fixés.