Manifestations pour la levée du blocus et le retour des palestiniens: Israël isole Ghaza

Manifestations pour la levée du blocus et le retour des palestiniens: Israël isole Ghaza

L’unique point de passage pour les personnes par la bande de Ghaza a été fermé hier.

Israël a fermé hier son unique point de passage pour les personnes par la bande de Ghaza en raison de manifestations et de violences à la frontière, renforçant le blocus imposé à l’enclave palestinienne, malgré les efforts pour une trêve durable. Le point de passage d’Erez restera néanmoins ouvert pour «les cas humanitaires et pour les malades», a affirmé une porte-parole du Cogat, l’organe chargé de coordonner les activités israéliennes dans les territoires palestiniens. Cette fermeture a été décidée avant le début de la grande fête musulmane de l’Aïd El Adha, de lundi soir à jeudi soir, mais le Cogat n’a pas précisé la durée de la fermeture d’Erez. Le bureau des affaires civiles de l’Autorité palestinienne à Ghaza a confirmé cette mesure, excepté pour les malades et les habitants devant retourner en territoire palestinien. Dans un communiqué, le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, a affirmé que cette décision avait été motivée par «les incidents violents de vendredi». Ce jour-là, deux Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats israéliens lors de manifestations le long de la barrière de sécurité israélienne séparant Ghaza et Israël. L’armée a dit que des engins explosifs avaient été lancés sur la barrière et que des Palestiniens s’étaient introduits brièvement en territoire israélien. La bande de Ghaza est le théâtre de manifestations depuis le 30 mars, le long de la barrière pour demander la levée du blocus et pour le droit au retour des Palestiniens qui ont été chassés ou ont fui de leurs terres à la création d’Israël en 1948. Au moins 171 Ghazaouis ont été tués par des tirs israéliens depuis cette date. Territoire enclavé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, la bande de Ghaza est soumise depuis plus de 10 ans à un strict blocus terrestre et maritime par les Israéliens. Et ses quelque deux millions d’habitants sont tributaires des aides étrangères. Le territoire palestinien est contrôlé depuis 2007 par le mouvement islamiste palestinien Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël.

Les deux camps se sont livré trois guerres depuis 2008. Selon le site du Cogat, «chaque jour, environ 1 000 habitants de Ghaza entrent en Israël par Erez, en grande majorité des personnes ayant besoin de soins médicaux. Mais des hommes d’affaires, des professionnels de l’industrie, des étudiants, des personnes se rendant à Jérusalem pour prier, utilisent également ce passage». «Erez est aussi utilisé par les travailleurs humanitaires internationaux, les journalistes et autres étrangers qui veulent entrer à Ghaza depuis Israël», a-t-il ajouté. Mercredi dernier, Israël a rouvert totalement Kerem Shalom, seul point de passage pour les marchandises à destination de Ghaza, en signe d’apaisement, après la diminution des cerfs-volants incendiaires lancés depuis l’enclave, qui ont brûlé des milliers d’hectares en territoire israélien.

Entre la bande de Ghaza et l’Egypte, le point de passage de Rafah, fermé de manière quasi permanente ces dernières années, est rouvert depuis la mi-mai presque sans interruption. Malgré les violences hebdomadaires à la barrière entre Ghaza et Israël, l’Egypte et l’ONU travaillent à un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas. Khalil al-Hayya, l’adjoint du chef du Hamas à Ghaza, a affirmé vendredi à l’AFP qu’une trêve durable avec Israël était proche d’être conclue. Selon lui, les «pourparlers entre les factions (armées à Ghaza), l’Egypte et l’ONU sont un grand pas en avant» pour arriver à un tel cessez-le-feu.

Une nouvelle trêve est en vigueur depuis 10 jours après une nouvelle flambée de violences entre l’armée israélienne et les groupes armés de Gaza, l’une des plus graves confrontations depuis la guerre de 2014. Le 9 août, l’aviation israélienne avait riposté à un barrage de tirs de roquettes et d’obus en frappant plus de 150 sites militaires du Hamas.

Enfin, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, John Bolton est arrivé hier en Israël pour des discussions avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la situation à Ghaza, l’Iran et le conflit syrien.