Par Nissa Hamadi
Ces formations de l’opposition souhaitent une issue politique qui redonnera de l’espoir et mobilisera le pays pour une alternative démocratique et pacifique.
Plusieurs partis politiques de l’opposition ont réagi spontanément aux manifestations pacifiques populaires dans plusieurs régions du pays dénonçant le cinquième mandat.
Pour le RCD, les manifestations et les marches de vendredi dernier ont “clairement signifié le rejet de la mascarade électorale du 18 avril 2019”. “Elles ont aussi et surtout clamé haut et fort leur refus du maintien d’un système politique qui dénie au peuple algérien, depuis le premier jour de l’indépendance, sa souveraineté et son droit à choisir ses institutions et ses mandats”, ajoute le parti qui estime qu’“il est urgent de trouver une issue qui redonne espoir et qui mobilise le pays pour une alternative démocratique et pacifique”. Le parti de Mohcine Belabbas pense qu’il est encore temps “d’éviter le pire”. “La démission du chef de l’État et celle du gouvernement sont à la fois le minimum qu’impose la situation et la dernière issue que leur offre l’histoire”, estime le parti pour qui l’urgence est aussi “la recherche sereine et lucide des voies les plus pertinentes pour assainir la scène politique”. “Une fois les règles et les mécanismes de restitution de la souveraineté citoyenne définis et admis, l’heure des compétitions électorales viendra naturellement”, explique le RCD.

Le bureau exécutif du MSP a pris acte de “l’expression populaire généralisée dans laquelle les Algériens ont montré le rejet de l’insensé” tout en appelant ceux “qui veulent imposer le cinquième mandat à être rationnel et à comprendre le message du peuple et surtout à ne pas charger le pays de ce qui ne peut pas le permettre”.
Talaie El-Houriat déclare “soutenir le droit constitutionnel des citoyens à manifester publiquement et pacifiquement leur opposition à une décision irresponsable qu’ils ont ressentie comme une humiliation et une provocation, contre un régime qui se prépare à détourner, une fois de plus, la volonté populaire pour sa survie”. Le parti d’Ali Benflis constate que “les impressionnantes marées humaines qui ont investi les rues n’ont eu besoin ni de mots d’ordre officiels de l’opposition ni d’injonctions d’officines étrangères pour exprimer haut et fort leur rejet de la politique du fait accompli”. “Les marches qui ont eu lieu à Alger ont administré aux autorités une preuve tangible que l’on peut manifester dans la capitale sans risque pour l’ordre public, en respectant les biens et équipements privés et publics et les infrastructures, et sans qu’une tendance politique particulière puisse récupérer et orienter les mouvements de protestations.” Tout en relevant la réaction mesurée des forces de l’ordre qui ont encadré les marches, Talaie El-Houriat exprime son inquiétude “face aux menaces de recours à la force pour réprimer les manifestations proférées par des responsables politiques, et met en garde les autorités publiques contre toute provocation et les dérapages que la répression des manifestations peut entraîner”. Pour la formation politique d’Ali Benflis, le message du peuple est clair : il demande en premier lieu le renoncement au cinquième mandat et le départ immédiat du gouvernement.
Le secrétariat permanent du bureau politique du Parti des travailleurs a estimé, pour sa part, toujours à propos des marches de vendredi, que “la jeunesse et les larges masses se sont réapproprié le droit démocratique et constitutionnel de manifester pacifiquement”. “Un droit, précise le PT, confisqué par les gouvernements successifs depuis deux décennies notamment à Alger sous des prétextes sécuritaires”. Pour le PT, “il ne s’agit pas d’un orage d’été mais bien d’une lame de fond traduisant l’aspiration profonde à la rupture avec le système en place, la volonté de la majorité d’exercer sa pleine souveraineté et d’en finir avec les institutions en totale déliquescence”. “Ce qui s’est exprimé ce 22 février 2019 est la volonté d’en finir avec un système oppresseur au service d’une minorité de riches qui organise le pillage des deniers publics et plonge l’immense majorité du peuple dans le dénuement total”, relève le parti pour lequel, désormais, “il y a l’avant-22 février et l’après-22 février 2019 “.
Nissa H.