Manifestations meurtrières au Tchad : l’Algérie réagit

Manifestations meurtrières au Tchad : l’Algérie réagit

Des dizaines de personnes ont trouvé la mort lors de violents affrontements ayant opposé police et manifestants au Tchad. Face à cette situation, l’Algérie a réagi et a vivement condamné l’usage de la force mortelle à l’encontre des manifestants.

Dans un communiqué, le Ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a fait savoir que « l’Algérie suit avec une vive émotion les développements survenus hier, jeudi 20 octobre, en République du Tchad ».

« L’Algérie condamne fermement l’emploi de la force létale contre des manifestants, ayant causé la perte de nombreuses vies humaines et infligé des blessures graves à de nombreux autres manifestants à travers plusieurs villes du Tchad », a indiqué le communiqué du département du ministre Ramtane Lamamra.

Situation tendue au Tchad : l’Algérie préconise le dialogue

En outre, le Ministère des Affaires étrangères a souligné le fait que « l’Algérie préconisait le dialogue pour promouvoir une issue politique à la crise que traverse le Tchad actuellement ». Et ce, tout en appelant « les parties tchadiennes à faire preuve de retenue et à préserver les vies humaines et les biens ».

Ainsi, « l’Algérie encourage les dirigeants tchadiens à favoriser une transition consensuelle vers le rétablissement effectif et durable de l’ordre constitutionnel ». Estimant que cela présente « la seule voie à même de consacrer les aspirations légitimes du peuple et d’éviter les risques que la situation actuelle fait peser sur la paix et la stabilité du pays ».

D’ailleurs, le département du Ministre Lamamra n’a pas manqué de rappeler que « l’Algérie et le Tchad entretiennent des relations fraternelles de solidarité et de coopération ».

Enfin, le même communiqué a aussi indiqué que face à cette douloureuse circonstance que traverse le Tchad, « l’Algérie présente ses sincères condoléances aux familles des victimes et exprime ses vœux de prompt rétablissement aux blessés ».

Que se passe-t-il au Tchad ?

Le Tchad a vécu une journée meurtrière hier, 20 octobre 2022. Pour protester contre le maintien à la tête de la transition du Président Mahamt Idriss Débu Itno qui devait s’achever ce jeudi, plusieurs centaines de personnes ont entamé des manifestations qui se sont transformées en violents affrontements opposant police et manifestants.

Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre tchadien Saleh Kebzabo a pointé du doigt « une tentative de coup d’État » et a révélé un bilan comptant « une cinquantaine de décès, principalement dans la capitale N’Djamena et dans les villes de Moundou et Koumra, et plus de 300 blessés ». Le même responsable a aussi annoncé « la mise en place d’un couvre-feu de 18h à 6h jusqu’au rétablissement total de l’ordre au niveau de ces villes ».

Rejetant la responsabilité des violences, « le Gouvernement tchadien a affirmé que les forces de police avaient uniquement riposter pour se défendre ». D’ailleurs, le porte-parole du gouvernement tchadien, Aziz Mahamat Saleh, a fait savoir que « les manifestants avaient attaqué plusieurs édifices publics, à l’instar du gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, ou encore celui du président de l’Assemblée nationale ».