Manifestations contre le gaz de Schiste : La présidence prend le relais

Manifestations contre le gaz de Schiste : La présidence prend le relais

Une délégation de la présidence de la République conduite par le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, se trouve depuis ce dimanche à In Salah en vue de désamorcer la contestation, depuis 20 jours, par les habitants concernant l’exploitation du gaz de schiste, une grognequi s’est propagée à d’autres villes du Sud dont Tamanrasset et Ouargla.

Cette commission qui a été dépêchée par le président de la République afin de recueillir les revendications de la population constituée de cinq officiers supérieurs de la DGSN, deux cadres de la présidence et un représentant de l’organisation nationale des zaouïas.

La commission a rencontré les 22 membres du comité citoyen d’In Salah, qui ont exposé les appréhensions de la population et sa détermination à voir se concrétiser au plus vite l’arrêt des forages de gaz de schiste comme préalable à toute discussion.

L’émissaire de la présidence a demandé au comité de sélectionner trois représentants d’In Salah pour rencontrer le président Bouteflika en personne. Les représentants de la société civile avaient transmis une lettre au président de la République dans laquelle ils réclamaient l’arrêt du forage, la nomination d’un wali délégué et la mise en œuvre d’un programme de développement de la région.

Cette commission est envoyée alors que la protestation s’amplifie dans le sud du pays. Elle dénote que le dossier de l’exploitation du gaz de schiste n’est plus du ressort du ministère de l’Energie, ou bien des autorités locales, mais relève désormais de la présidence de la République en raison de la gravité de la situation à In Salah.

Il y a trois semaines, les habitants d’In Salah ont déclenché un grand mouvement de protestation pour exiger l’arrêt du forage du premier puits pilote dans le bassin d’Ahnet, qui se situe à quelque 50 km d’In Salah.

Les protestataires ont exprimé leur refus catégorique à l’exploitation du gaz de schiste dans leur région compte tenu du fait, expliquent-ils, un danger pour l’environnement notamment pour les nappes phréatiques, sources vitales pour cette région désertique.

La vague de protestation contre l’extraction de ces hydrocarbures non conventionnelles s’est élargie à d’autres wilayas du Sud à l’instar d’Adrar, Ouargla et Tamanrasset.

Dimanche les contestataires poursuivaient leur rassemblement devant le siège de la daïra d’In Salah (près de 700 km au nord de Tamanrasset) pendant la visite de la délégation de la présidence. Les protestataires hissaient des banderoles sur lesquelles ils revendiquaient l’arrêt du projet de l’exploitation du gaz de schiste.

Il convient de rappeler que des parlementaires de Tamanrasset et d’Illizi ont mis en garde la présidence de la République contre le risque de propagation de la contestation à plusieurs régions du sud du pays. Ces parlementaires ont demandé « l’arrêt de l’exploration du gaz de schiste et l’organisation de rencontres nationales et régionales pour tenir l’opinion publique informée sur cette nouvelle énergie ».

Toute la ville d’In Salah est paralysée et tous les commerces et les administrations sont fermés à l’exception des centres de santé, les pharmacies et les boulangeries.

Les États-Unis qui ont été les premiers à utiliser la technique d’extraction du gaz de schiste ont été aussi les premiers à observer les dégâts causés par son exploitation basée sur des forages profonds de 1 000 à 3 000 mètres. L’exploitation du gaz de schiste est interdite dans plusieurs pays européens.