Manifestations contre le gaz de schiste à In Salah, La mobilisation ne fléchit pas

Manifestations contre le gaz de schiste à In Salah, La mobilisation ne fléchit pas

Une marche imposante a été organisée hier, à In Salah, au 27e jour de la protestation contre l’exploitation du gaz non-conventionnel dans la région.

La mobilisation ne fléchit pas à In Salah. Une marche qui a regroupé environ 4 000 personnes a été organisée hier, dans la journée, au centre-ville. Des sources locales affirment que les manifestants arboraient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Non à l’extermination de la population du Sud… Stop au gaz de schiste… Au secours, population en danger». Hommes, femmes et enfants ont ainsi marché ensemble pendant des heures. Un rassemblement a suivi devant le siège de la daïra, selon toujours nos sources.

Plusieurs établissements scolaires ont fait grève, et des écoliers, notamment ceux du cycle secondaire, ont pris part à la marche. «La prise de conscience quant à la menace que peut présenter l’exploitation du gaz non-conventionnel dans la région est générale.

La mobilisation l’est autant, et la population n’est pas prête à rentrer chez elle, avant l’arrêt du forage expérimental de Tidikelt», soulignent les mêmes sources. Pour rappel, le puits expérimental de Tidikelt se trouve à 25 km du chef-lieu de daïra d’In Salah. Le passage, récemment, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à la Télévision nationale pour expliquer que l’Algérie n’est aujourd’hui qu’au stade de l’exploration de cette ressource, n’a pas rassuré.

Bien au contraire, la population s’est montrée plus inquiète de l’exploration du gaz de schiste que de son exploitation.

Les citoyens d’In Salah attendent toujours la réponse du président de la République après avoir porté leurs doléances à l’émissaire Abdelghani Hamel, DG de la Sûreté nationale.

Le sénateur RND, issu de la région, Abbas Bouâmama, avait indiqué que «l’intervention de Sellal, à l’ENTV, n’engageait que sa propre personne, et que la population guette toujours la décision de Abdelaziz Bouteflika».

Des sources locales alertent aussi sur la dangerosité que peut constituer la dissolution du comité représentant les manifestants, depuis dimanche.

«Les pouvoirs publics n’ont plus aucun interlocuteur et les manifestations peuvent prendre des tournures imprévisibles», concluent nos sources.

Mehdi Mehenni