La grogne se poursuit
«Le problème posé par les citoyens à In Salah n’a pas d’issue politique et peut conduire à des dérapages», a-t-il déclaré.
Le président du parti AHD 54, Ali Faouzi Rebaïne, craint que les manifestations contre le gaz de schiste dans le sud du pays prennent une autre dimension. Il a averti, lors d’une conférence de presse animée hier, au siège de son parti à Alger, contre d’éventuels dérapages, dont les conséquences ne pourront pas être mesurées.
«Le problème posé par les citoyens à In Salah n’a pas d’issue politique et peut conduire à des dérapages», a-t-il déclaré, appelant le pouvoir à satisfaire la revendication des protestataires relative à l’arrêt des travaux d’exploration.
M.Rebaïne estime que le pouvoir maintient volontairement les travaux, accusant les responsables de «mettre de l’huile sur le feu avec leurs déclarations».
Le conférencier qualifie la réponse des pouvoirs publics consistant en la création de wilayas déléguées de «vente concomitante» en contrepartie du maintien du projet de l’exploitation du gaz de schiste.
L’orateur a exprimé également son soutien à l’Intersyndicale de l’Education nationale composée de sept syndicats, à savoir le CLA, le Snapest, l’Unpef, le Satef, le Snte, le Snapap et le Snapep, qui a appelé à une grève de deux jours à partir d’aujourd’hui. Pour lui, ce n’est pas les syndicats qui prennent en otage les élèves mais la responsabilité incombe aux pouvoirs publics.
«Les revendications des syndicats sont légitimes», a-t-il soutenu.. A travers cette grève, les syndicats revendiquent,
entre autres, la réouverture du dossier du statut particulier pour corriger certaines disparités (salariale, promotion, classification, intégration…), la réouverture du dossier de l’enseignement technique, la régularisation financière des enseignants intégrés en 2012 avec application de l’effet rétroactif à partir du mois de juin 2012 et la revalorisation du taux de la prime octroyée pour les corps communs de l’éducation.
Le président de AHD 54 a qualifié la situation dans le secteur de l’éducation et la politique menée par le pouvoir de «catastrophique». «Les menaces ne ramènent pas les solutions. Il faut une trêve et il faut que le pouvoir reconnaisse les syndicats», a-t-il dit. Sur le plan économique et évoquant la crise de la chute des prix du pétrole, le conférencier a indiqué que le gouvernement n’a aucun plan de sortie de crise, plaidant pour un pacte social en ouvrant un dialogue national pour dégager une stratégie de développement national.
Sur le volet politique, il a expliqué que son parti n’est concerné ni par la conférence nationale de consensus que prépare le FFS ni encore moins par le projet de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd). Il est allé jusqu’à dénier le statut d’opposant à certains hommes politiques comme Ali Benflis, Mouloud Hamrouche et Ahmed Benbitour qui sont tous d’anciens chefs de gouvernement. «C’est le citoyen qui accorde le statut d’opposant et non la presse ou les partis qui le décrètent. Si Ali Benflis qui était ministre et chef de gouvernement est un opposant, qui suis-je alors?», a-t-il renchéri.