Manifestation hier à Paris: Contre la prolongation de l’état d’urgence

Manifestation hier à Paris: Contre la prolongation de l’état d’urgence

Les attaques terroristes perpétrées en France par Daech ont contraint le gouvernement à instaurer l’état d’urgence aujourd’hui contesté par la population.

Les criminels de Daech ont perpétré de nombreux attentats en France, ciblant les civils et tuant un grand nombre de personnes.

Le gouvernement a été contraint d’instaurer l’état d’urgence, dont le renouvellement sera discuté le 6 juillet au Parlement élu il y a quelques semaines. Hier, et à l’appel de plusieurs organisations, des centaines de personnes se sont réunies dans le calme à Paris contre la «reconduction de l’état d’urgence», «l’instauration d’un état d’urgence permanent» et en faveur des libertés.

Les contestataires de l’état d’urgence ont manifesté à Paris hier contre la reconduction de l’état d’urgence pour six mois, une mesure qui sera proposée au vote de l’Assemblée nationale le 6 juillet.

Plusieurs syndicats et des organisations avaient appelé à se rendre dans la rue pour contester les dispositions de l’état d’urgence qui, selon eux, menacent les libertés individuelles.

Les manifestants protestaient également contre le projet d’incorporation de certaines des dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun.

L’annonce par le gouvernement de cette dernière mesure avait déjà provoqué de vives protestations au début du mois de juin. La manifestation, qui s’est élancée dans les rues de Paris depuis la place de la République, s’est déroulée sans heurts avec les forces de l’ordre. Arrivés devant le Conseil d’état, quelques activistes ont brûlé symboliquement une chaise d’apparence luxueuse, en référence à l’abolition des privilèges, est-il noté par Russia Today.

L’ancien candidat à la présidentielle et leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, a également participé à la manifestation.

Le rétablissement des contrôles aux frontières et la fermeture administrative facilitée de lieux de culte ont aussi été dénoncés par les opposants à l’état d’urgence. Au micro de RT France, Jean-Baptiste Eyraud, co-fondateur de l’association Droit au logement, a notamment estimé : «On sent que ce sont des mesures prises pour empêcher les réfugiés de mettre le pied sur le territoire français».

Les manifestants entendaient également faire entendre leur opposition aux procédures d’assignation à résidence, de surveillance électronique et les perquisitions.

Ces mesures sont en effet facilitées par les dispositions de l’état d’urgence.

Les manifestants ont par ailleurs qualifié d’état «d’exception permanent et définitif» la loi antiterroriste qui prévoit d’élargir au droit commun certaines dispositions de l’état d’urgence.

De l’attaque de Charlie Hebdo et de l’Hyper casher en janvier 2015 à la mort du père Jacques Hamel à Saint-Etienne-de-Rouvray, mardi 26 juillet, ce sont 238 personnes qui ont perdu la vie dans des attentats et attaques terroristes, qui ont également fait des centaines de blessés. La France qui compte de nombreux ressortissants terroristes dans les rangs de Daech en Syrie et Irak a rompu la coopération diplomatique avec Damas, du temps de l’ancien président Hollande.

Une décision privant ce pays de coopération avec les services de renseignement de Damas en matière de lutte antiterroriste. Nombre de députés français ont été à Damas et discuté avec le président El Assad qui a appelé à la lutte mondiale contre le terrorisme.

51 attentats terroristes en Occident depuis 2014

Les auteurs d’attaques terroristes en Europe et en Amérique étaient dans leur grande majorité des hommes jeunes et connus des autorités, selon une étude universitaire ayant passé au peigne fin les 51 attentats perpétrés en Occident depuis trois ans.

Depuis l’apparition du groupe terroriste Daech, le 29 juin 2014, il y a juste trois ans, 51 attentats ont été menés en Occident, dans huit pays. La France a été le pays le plus touché, avec 17 attaques, suivie des États-Unis (16) et de l’Allemagne (7).

Ces attaques, qui ont fait 395 morts et au moins 1549 blessés, ont été perpétrées par 65 assaillants. 43 ont perdu la vie, 21 ont été arrêtés, 1 est en fuite. L’âge moyen des auteurs s’élève ainsi à 27,3 ans. Le plus jeune avait 15 ans, le plus âgé 52. Sur les 65 assaillants, 63 étaient des hommes, soit 97 % d’entre eux.

73 % étaient citoyens du pays où ils ont mené l’attaque. 14 % résidaient légalement dans le pays ou étaient en visite légalement depuis des pays proches, 5 % étaient des réfugiés ou des demandeurs d’asile, tandis que 6 % étaient présents illégalement sur le territoire ou attendaient d’être expulsés. 82 % étaient déjà connus d’une façon ou d’une autre des autorités avant l’attaque. 57 % avaient un passé criminel et 18 % avaient déjà effectué un séjour en prison. En revanche, seuls 18 % d’entre eux s’étaient rendus à l’étranger pour rejoindre les rangs des groupes terroristes. Concernant les attaques proprement dites, dans 8 % des cas, l’ordre venait directement de dirigeants de Daech. Dans 26 % des attaques, les assaillants n’avaient pas de connexion avec Daech ou d’autres groupes terroristes, mais ont été inspirés par leur message. Enfin, dans 66 % des cas, les auteurs avaient une forme de connexion avec Daech ou d’autres groupes terroristes, mais ont agi de manière autonome.

Ce texte est le fruit d’une recherche approfondie conduite par Lorenzo Vidino, Francesco Marone et Eva Entenmann, dans le cadre du Programme sur l’extrémisme de l’Université George Washington, situé dans la capitale américaine, de l’ISPI (Institut pour les études de politique internationale) de Milan et de l’ICCT (centre international pour le contre-terrorisme) de La Haye.

Ils ont étudié les 21 attentats perpétrés en Occident depuis 3 ans.