Le comité des 22 représentants des manifestants a appelé à évacuer la place suite à une demande de l’Armée
Les représentants des manifestants ont appelé à évacuer la place suite à une demande de l’Armée, mais cela ne signifie pas la fin du mouvement antigaz de schiste.
La place de la Résistance où les habitants de In Salah campent depuis plus de deux mois pour s’opposer à l’exploitation du gaz de schiste commence à se vider de ses occupants. Le comité des 22 représentants des manifestants a appelé à évacuer la place suite à une demande de l’Armée, soulignant que cela ne signifie pas la fin du mouvement antigaz de schiste.
Mais cette décision a partagé les citoyens de la ville entre partisans de lever le camp et opposants qui veulent y camper jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Cette place emblématique de l’opposition au gaz de schiste a donné lieu à un mouvement qui a pris les allures d’une crise nationale qui a mobilisé gouvernement, classe politique, Parlement et société civile. Le FFS est allé jusqu’à boycotter l’ouverture de la session de printemps du Parlement pour se solidariser avec les habitants de In Salah et dénoncer la répression de leur mouvement. Pour les mêmes causes de solidarité, les partis de l’opposition activant sous la bannière de l’Instance de suivi et de concertation ont organisé des manifestations au niveau national le 24 février dernier. Les dirigeants de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) se rendront demain à In Salah pour exprimer leur soutien aux protestataires, déterminés à s’opposer jusqu’au bout à l’exploitation du gaz de schiste. Toutes les initiatives du pouvoir pour raisonner les manifestants, appelés à rentrer chez eux, ont échoué. Ni le déplacement du premier responsable de la police, ni celui des parlementaires, ni encore moins les assurances du Premier ministre et même du chef de l’Etat n’ont eu l’effet escompté. Les manifestants ne voulaient évacuer la place qu’une fois les travaux de forage arrêtés. Il a fallu donc l’intervention de l’Armée, après deux jours de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, pour mener le groupe des 22 à prendre la décision de lever le camp. Mais des manifestants rejettent cette décision, estimant que le groupe des 22 ne les représente plus. A In Salah, on a le souffle suffisamment long et profond pour pouvoir poursuivre le mouvement de protestation. A rappeler que le commandant de la 6e Région militaire (Tamanrasset) s’est rendu mardi dernier à In Salah où il s’est réuni avec les représentants de la société civile parmi les citoyens et les notables de la région. «Au cours de cette rencontre, le commandant de la 6e RM a écouté leurs préoccupations et leurs revendications, tout en les exhortant à faire prévaloir la raison et de faire preuve de responsabilité et de soutenir les efforts d’apaisement et d’éviter tout acte de sabotage ou de destruction des biens publics et privés», a fait savoir un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). «Il a également insisté sur la nécessité d’éviter toute forme de provocation ou d’affrontements avec les forces de maintien de l’ordre et de lever le sit-in pacifiquement et de laisser place au retour à la vie normale et ne pas entraver les activités quotidiennes de la population», a souligné le communiqué.
Il ajoute que le commandant de la 6e RM s’est ensuite réuni avec les responsables des différents services et forces de maintien de l’ordre, afin de coordonner les efforts pour assurer l’ordre public