Mandats présidentiels, vice-président, officialisation de Tamazight… Des «bribes» de la nouvelle Constitution

Mandats présidentiels, vice-président, officialisation de Tamazight… Des «bribes» de la nouvelle Constitution

Le projet de révision de la Constitution commence à livrer quelques contours, plutôt des fuites, des amendements introduits par la commission en charge de ce projet, dont la composante avait été désignée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.

Selon des informations répercutées par un journal électronique, le rapport final de ladite commission est d’ores et déjà entre les mains du chef de l’Etat, en attendant sa déférence par l’Assemblée populaire nationale (APN).



A se fier à ces informations, la nouvelle Constitution consacrerait le retour à deux mandats présidentiels, c’est-à-dire d’une durée de cinq ans renouvelable une seule fois, évacuant de la sorte, les rumeurs d’opter pour des mandats septennaux.

Néanmoins, un tel amendement de la loi fondamentale ouvrirait les portes d’un quatrième mandat présidentiel pour l’actuel chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, en ce sens, qu’il s’agirait tout simplement d’un nouveau mandat et pas un quatrième, l’effet rétroactif étant définitivement banni à la faveur de cette nouvelle mouture.

Aussi figurerait parmi les grands amendements attendus de la nouvelle Constitution, la création du poste de vice-président de la République. Ce sera une première dans les annales politiques de l’Algérie en attendant de connaître les prérogatives, qui seront assignés au pensionnaire de ce nouveau poste de souveraineté.

L’on évoque par ailleurs, le retour du poste de chef du gouvernement en remplacement de l’actuel Premier ministère adopté lors de la révision constitutionnelle de novembre 2008.

A ce titre, le chef du gouvernement sera évidemment issu de la majorité parlementaire, ce qui renforcerait davantage les prérogatives de cette institution législa- tive, qui jouirait selon toute vraisemblance, de la latitude de retirer la confiance aux ministres ou au gouvernement carrément.

Ce qui équivaudrait au renforcement du système politique semi-présidentiel, qui octroie des prérogatives à la chambre des députés, sans pour autant outrepasser celles du premier Magistrat du pays, en la personne du chef de l’Etat. En outre, des rumeurs persistent sur l’éventuelle introduction d’une nouvelle disposition de loi officialisant le Tamazight à la faveur de la révision constitutionnelle.

Ce sera un acquis considérable pour cette langue ancestrale qui, rappelons-le, avait été consacrée langue nationale à la faveur de la révision constitutionnelle du 10 avril 2002, alors qu’elle est enseignée dans les écoles depuis 1995.

Toutefois, les observateurs de la scène politique s’accordent à dire que la nouvelle mouture de la Constitution réserve encore plusieurs surprises, en attendant la communication de la réelle teneur des amendements insufflés par la commission en charge de cette besogne.

Etroitement liée au sort de la prochaine élection présidentielle, la nouvelle Constitution dessinera clairement les contours d’un changement tant souhaité, mais aussi l’avenir immédiat de l’Algérie et de ses institutions.

C’est pourquoi d’ailleurs, la classe politique nationale tarde à se mettre à l’heure de la présidentielle, les enjeux n’étant pas clairs, et les candidats potentiels rechignent à proclamer leurs prétentions.

M. A. C.