Mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil, ses proches et Farid Bedjaoui (Mise à jour)

Mandat d’arrêt international contre Chakib Khelil, ses proches et Farid Bedjaoui (Mise à jour)

Un mandat d’arrêt international a été lancé contre l’ancien ministre algérien de l’énergie, Chakib Khelil, son épouse, deux de ses enfants ainsi que Farid Bedjaoui, neveu d’un ancien ministre des affaires étrangères.

C’est le procureur général près la Cour d’Alger, Belkacem Zeghmati qui a annoncé la nouvelle, aujourd’hui, dans une déclaration à la presse. Il a indiqué également qu’il a été procédé au gel des avoirs de la famille Khelil et la mise sous scellés de leurs biens immobiliers. Le procureur général a récusé l’idée d’une lenteur de la justice algérienne.

Les juges algériens « n’ont pas attendu les italiens pour bien mener leur enquête » a indiqué M. Zeghmati qui a révélé qu’il a envoyé une convocation à M. Khelil pour comparaître devant les juges algériens et répondre des accusations de corruption sur des marchés conclus entre 2003 et 2011. L’ex ministre de l’Energie a invoqué son état de santé qui l’empêcherait de venir en Algérie. C’est à la suite de ce refus que des mandats d’arrêt ont été lancés depuis deux semaines. Sollicité par Maghreb Emergent, Me Khaled Bourayou, souligne que le problème réside dans le fait qu’on ne « communique pas souvent sur ce scandale financier alors qu’il concerne pourtant l’Algérie et la justice algérienne ». « J’aurais souhaité que cette conférence (de M. Zeghmati) se tienne avant les informations provenant de la justice italienne », déclare Me Bourayou. L’avocat se dit « persuadé » qu’il y a un travail qui se fait par la justice algérienne mais il gagnerait à être soutenu par une meilleure communication.

L’avocate Me Fetta Sadat espère que le mandat d’arrêt contre des personnes ayant une « place privilégiée dans le régime soit une preuve peut-être que l’on va enfin avoir confiance en la justice algérienne ». Elle estime néanmoins que a justice algérienne a été « à la traîne » sur ces dossiers importants liés aux scandales financiers impliquant les hautes sphères de l’Etat algérien, puisque devancée par son homologue italienne. « Il me semble à présent que la justice algérienne n’a pas le choix que de faire semblant ou d’essayer de gérer ces affaires d’une manière professionnelle et dans le cadre des lois de la République », dit-elle.

Des contrats de 8 milliards d’Euros avec Saipem

L’annonce du procureur général intervient alors que dans les médias algériens plusieurs articles ont fait une comparaison entre l’avancée et la transparence de la procédure judiciaire entre Italie sur l’affaire de pots-de-vin versés par Saipem entre 2007 et 2009 pour l’obtention de 7 contrats en Algérie d’une valeur globale de 8 milliards d’euros. Les montants des pots-de-vin versés sont estimés, selon la procédure italienne à 197 millions de dollars.

Des « commissions » versées à la Pearl Partners Limited basée à Hong Kong, propriété de Farid Bedjaoui que la presse italienne présente comme le « bras droit » de Chakib Khelil dans ces affaires troubles. En Italie, l’alter-ego de Farid Bedjaoui, Pietro Varone, présenté comme une pièce maitresse du système de corruption mis en place est en prison depuis le 28 juillet. Il a présenté aujourd’hui une demande de libération devant les juges qui ont, jusqu’au 16 aout pour trancher.