Manchester United n’a pas vraiment tremblé pour obtenir son ticket pour Rome et une deuxième finale de Ligue des Champions consécutive. Les Red Devils sont allés chercher un succès mérité à Arsenal (1-3), grâce notamment à un grand Ronaldo.
Compte Rendu du match
Défait logiquement à l’aller par Manchester United (1-0), Arsenal avait un beau challenge à relever. A l’Emirates, les Gunners devaient en effet s’imposer par au moins deux buts d’écart pour accéder à la deuxième finale de Ligue des Champions de leur histoire. Autant dire qu’un exploit était demandé aux Londoniens face à des Red Devils qui bouillaient d’envie de retourner en finale pour la deuxième fois consécutive.
Le cauchemar de Gibbs
D’entrée, les Gunners tentaient évidemment d’enflammer la partie et l’Emirates Stadium qui a revêtu ses plus beaux habits. Dans une grosse ambiance, les locaux multipliaient les actions dans le camp adverse sans parvenir à se montrer dangereux. Avec leur expérience, les Mancuniens faisaient le dos rond et allaient se montrer opportunistes. Sur un contre, Anderson ressortait proprement le ballon et lançait Ronaldo dans la surface. Le Portugais servait instantanément Park qui profitait d’une glissade de Gibbs pour contrôler et tromper Almunia (0-1, 8e). Le jeune latéral d’à peine 19 ans prouvait à quel point l’expérience comptait dans ce genre de rendez-vous et, perdu dans ses pensées, perdait un ballon dans la foulée sur son côté. Van Persie était obligé de faire faute ensuite à 35 mètres et offrait un bon coup franc pour MU. Ronaldo se chargeait de le tirer et envoyait une mine au ras du poteau d’Almunia, pas irréprochable sur le coup (0-2, 11e). Les Londoniens ne trouvaient pas les ressources pour réagir, comme sonnés par ce scénario catastrophique. Manchester jouait à son tempo et se procurait même quelques nouvelles occasions mais Almunia se montrait vigilant devant les tentatives de Rooney (18e) et Ronaldo (30e, 32e, 45e).
Le modèle de contre des Red Devils
La pause n’aidait pas à remobiliser les troupes de Wenger. L’homme par lequel tout a basculé, Gibbs, cédait sa place à Eboué mais cela ne modifiait pas la physionomie de la rencontre. L’Emirates n’y croyait plus, les Londoniens pas davantage et ce sont bien les Mancuniens qui faisaient le spectacle. Ronaldo (52e) et Anderson (53e) obligeaient chacun leur tour Almunia à être vigilant, le portier espagnol étant ensuite impuissant sur un modèle de contre. Sur un ballon dégagé par Ferdinand, Ronaldo talonnait pour Park dans le rond central qui lançait Rooney côté gauche. L’attaquant centrait ensuite parfaitement vers son compère portugais qui trompait Almunia d’un tacle rageur (0-3, 62e).
Une action magnifique conclue par un joueur non moins talentueux qui achevait définitivement les espoirs des Gunners. La dernière demi-heure était disputée à un rythme de sénateur et seule l’expulsion de Fletcher réveillait à peine l’Emirates. L’Ecossais était sanctionné pour avoir fauché Fabregas dans la surface, Van Persie transformant la sentence (1-3, 76e). C’était évidemment bien trop tard pour enflammer cette partie remportée logiquement par un solide Manchester. Les Red Devils ont été impressionnants de maîtrise et peuvent attendre avec sérénité leur adversaire, Chelsea ou Barcelone, pour une finale qui promet !
Le jeu et les joueurs
Tout est donc parti d’une glissade du jeune latéral Gibbs qui a complètement changé ce début de match. Car les Gunners avaient entamé cette partie plein d’entrain avec un trio offensif Van Persie-Adebayor-Walcott. Mais après de bons débuts, les trois hommes se sont empalés sur la défense mancunienne et ont globalement déçu. Fabregas également en ne faisant pas le poids dans l’entrejeu. Nasri, à côté de lui, a alterné le bon et le moins bon, tandis que la satisfaction demeure peut-être la performance de Touré, un des seuls à être dans le coup.
Car les Mancuniens ont réalisé le match parfait. Pliant le match en dix minutes, les Red Devils ont pu ensuite faire parler leur expérience. Il ne faut pas aller chercher loin pour trouver l’homme du match. Ronaldo a rayonné sur le terrain dans une position libre en pointe. A ses côtés, Rooney et Park ont aussi brillé avec ce troisième but plein de symbole, alors que la fougue d’Anderson a été intéressante à observer dans l’entrejeu. Enfin, la défense a été fidèle à sa réputation : infranchissable. Le duo Ferdinand-Vidic a encore exaspéré ses adversaires, devant un Van der Sar toujours aussi serein du haut de ses 38 ans.