Des recommandations « inspirées de la réalité », passées désormais à la loupe d’une commission gouvernementale chargée du suivi de leur application, ont caractérisé la rencontre gouvernement-walis, placée sous le sceau du pragmatisme.
En rupture avec l’ère de la rente, de l’assistanat et du laisser-aller, la feuille de route, méthodiquement élaborée et exécutée de « manière concertée », s’inspire de réformes économiques fondées sur la gouvernance locale revue et débarrassée des oripeaux de la bureaucratie envahissante, la léthargie et le clientélisme. « Le tournant décisif », évoqué à juste titre par le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, dicte l’avènement de l’entrepreneuriat et du managériat dans la quête de solutions concrètes aux problèmes concrets des citoyens aspirant légitimement à une qualité de vie digne des promesses de l’Algérie de Novembre.
« Nous sommes dans l’obligation de passer d’une économie basée sur les revenus du pétrole à une économie diversifiée qui repose sur l’initiative et l’innovation », a souligné le ministre de l’Intérieur, réfutant le schisme déformant entre communes « pauvres » et communes « riches ». « Désormais, il ne faut plus compter sur le Trésor public pour la réalisation des différents projets en cours, car la conjoncture économique et financière ne le permet pas », a-t-il ajouté.
Le « compter sur soi » est la matrice d’une nouvelle vision résolument tournée vers une optimisation des ressources humaines et des potentialités locales. Dans l’architecture de base, le rôle moteur du wali, doté de plus de prérogatives, traduit une volonté de favoriser la décentralisation dans l’élaboration et la gestion des projets de développement agricoles, industriels et touristiques. Le destin des communes appartient dès lors aux élites assurées d’une formation performante et aux responsables locaux tenus de suivre des stages de perfectionnement.
Un destin qui repose inéluctablement sur les capacités intrinsèques de capitaliser les niches fiscales et de valoriser l’accès au foncier pour les partenaires économiques intéressés par des projets d’investissement. Des communes érigées en pôles économiques et en zones d’investissements productives ? Possible.