Malya Saadi en concert à la salle El Mouggar: Des femmes et des voix!

Malya Saadi en concert à la salle El Mouggar: Des femmes et des voix!

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Vendredi soir l’interprète de Sobhane Allah Ya Ltif apportait à sa façon de la douceur et chaleur au chaâbi avant la venue de Naïma Dzirya…

Les soirées «La note au féminin» continuent à engrener du monde durant ce mois de Ramadhan. En effet, la salle El Mouggar ne désemplit pas chaque soir pour accueillir un artiste féminin. Vendredi soir ce fut le cas de l’interprète de musique chaâbie, Malya Saâdi qui assurait avec brio la première partie de Naïma Dzirya. Dans une superbe tenue algéroise modernisée, velours orné d’or, Malya Saâdi a tenu durant son récital à rendre hommage aux chouyoukh en reprenant des morceaux du répertoire des maîtres du chaâbi. Des titres connus au moins connus. Aussi, c’est dans une ambiance festive qu’elle interpréta des morceaux de Amar El Achab, mais aussi de hadj Mhamed El Anka «avec tous ses élèves qu’il a initiés, il a su transmettre l’art du chaâbi à la génération actuelle». Des morceaux que l’on peut retrouver dans son album, notamment Sobhane Allah Ya Ltif qu’elle interprétera avec toujours la même émotion renouvelée, avec grâce et harmonie. Et d’inviter à monter sur scène à juste titre un des élèves de hadj M’hamed El Anka et pas des moindres puisqu’il s’agit de son père Hssissen Saâadi. Elle lui fera la surprise de lui demander de venir l’accompagner sur scène sur le morceau Rayha Ouine. Et d’enchaîner seule comme une grande cantatrice, El Ouelf kif sahel. Dans une ambiance de joie et de liesse Malya Saâdi a su apporter du bonheur au milieu de l’assistance en créant une véritable osmose avec le public. Sa voix cristalline a su emporter les mélomanes vers un royaume lyrique certain.

L’artiste qui ne chante pas que le chaâbi puisqu’elle aborde différents styles, dans son répertoire, y compris la musique du monde, prépare actuellement son prochain album, mais aussi un spectacle féminin où les mélodies algériennes seront associées à celles de deux autres chanteuses de Tunisie et du Maroc. L’artiste qui aime prendre son temps se dit préparer quelque chose qui tend à explorer toujours d’autres univers et expériences musicales dans le but d’évoluer et grandir artistiquement. Que les femmes chantent du chaâbi aujourd’hui est pour elle quelque chose de «magnifique, ça plaît et c’est tant mieux» fait-elle savoir enchantée et ravie que cette musique soit reprise de plus en plus sur scène par des femmes. Malya Saâdi la gueule d’ange, l’espace de son récital bien court, a bien su séduire pourtant les présents et donner à propager le sourire parmi les gens. Naïma Dzirya a pris le taureau par les cornes, en deuxième partie de soirée bien endiablée en rajoutant ses épices, qui a permis à bon nombre de personnes de se défouler. Histoire de changer les idées durant ces longues nuits ramadhanesques. Récidivant samedi soir, Malya Saâdi s’est produite à nouveau au niveau de l’école Artissimo. Elle n’était pas seule puisqu’elle est venue avec son père Hssissen Saâdi qui assura une belle quaâda chaâbie avant que sa fille ne vienne chanter quelques morceaux de son album, mais aussi un titre de Brassens revisité à la sauce chaâbie «La mauvaise réputation» Une version très originale qu’elle a su brillamment interpréter, accompagnée qu’elle était d’une brochette de bons musiciens.

On citera notamment Mehdi Dada Ferhat et Moh Paco. Une soirée conviviale où la musique et l’improvisation ont régné en maître de cérémonie dans ce lieu de culture hautement artistique. Tout autour de cette petite salle qui faisait office de lieu de spectacle pour l’occasion, les murs étaient tapissés de peintures de Hssisen Saâdi qui a plus d’une corde à son arc. Des vues sur la baie d’Alger réalisées joliment avec doigté. Entre un met sucré et une boisson chaude ou fraîche, les convives à cette soirée que le public a bien appréciée le bon vivre et le vivre ensemble se côtoyaient avec simplicité et grâce. Ou quand la musique réunit les belles âmes et les faits se rapprocher. Un bel esprit résumant bien ce mois sacré de Ramadhan.