Une cellule du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes présents dans le nord du Mali depuis 2012, a été démantelée à Bamako par les services de sécurité, qui ont arrêté sept personnes, a-t-on indiqué hier de source policière.
«Depuis le début de cette semaine, nous avons les preuves formelles. Les sept personnes interpellées le mois dernier dans des quartiers populaires de Bamako formaient la première cellule du Mujao à Bamako», a déclaré cette source policière malienne. «Pour arriver à ce résultat, nous avons travaillé étroitement avec la Sécurité d’Etat (SE, services du renseignement) du Mali, dont le rôle a été déterminant dans le démantèlement de cette cellule. (…) Les enquêtes se poursuivent», a-t-elle ajouté. Aucun détail n’a pu être obtenu sur les dates des interpellations et les lieux de détention des sept personnes.
Les arrestations sont toutefois évoquées dans un rapport confidentiel qu’un journaliste de l’AFP à Bamako a pu consulter hier. D’après ce document, ces arrestations ont «conduit au démantèlement de la cellule naissante du Mujao à Bamako».
Les individus appréhendés «sont tous de nationalité malienne. (…) Ils sont âgés de 16 à 57 ans. Ils ont été formés militairement et idéologiquement dans le nord du Mali par les islamistes».
«Les tentatives d’infiltration vers le sud du Mali vont probablement se multiplier. (…) La cellule du Mujao démantelée devait notamment commettre des attentats à Bamako», indique le document.
Le Mujao et d’autres groupes jihadistes armés, dont Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), ont occupé pendant plusieurs mois en 2012 les principales villes du nord du Mali, y commettant exactions et destructions de mausolées au nom de la charia (loi islamique). Depuis janvier, une opération militaire de troupes françaises et africaines a permis de déloger les combattants islamistes des grands centres de ces régions, notamment Tombouctou (nord-ouest) et Gao (nord-est). Mais des jihadistes armés restent actifs dans certaines zones et ils ont quelques fois réussi à s’infiltrer dans des villes «libérées» pour y mener des attentats suicides. Ce fut notamment le cas à Tombouctou en mars dernier: cette cité historique à plus de 900 km Bamako a connu le premier attentat suicide de son histoire le 20 mars, et a enregistré le 31 mars une attaque similaire suivie d’une infiltration d’islamistes armés et d’affrontements meurtriers avec des forces maliennes aidées par des Français. D’après le même rapport confidentiel consulté hier par l’AFP, l’enquête ouverte au Mali sur l’attentat suicide du 20 mars à Tombouctou vient d’être bouclée et révèle qu’un Franco-Malien figurait parmi les jihadistes tués dans cette ville.