Mali,Les renforts arrivent

Mali,Les renforts arrivent

Quelque 2 000 soldats de la force d’intervention ouest-africaine au Mali sont attendus d’ici au 26 janvier à Bamako, avec l’arrivée jeudi d’un premier contingent nigérian, a-t-on appris, hier, mercredi, auprès d’un officier malien et selon un document officiel.

Les chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) se sont réunis mardi et mercredi dans la capitale malienne pour étudier l’engagement militaire pour «libérer» le nord du Mali, occupé depuis plus de neuf mois par des groupes islamistes armés.

«L’urgence requiert que tout s’accélère pour que deux mille hommes du contingent de la Misma (Force internationale de soutien au Mali) gagnent Bamako avant le 26 janvier», selon un document des participants à la rencontre que l’AFP a pu consulter. Ce chiffre a été confirmé par un officier de l’armée malienne. «Nous sommes convenus pour un début de mobiliser 2 000 hommes. Les choses vont aller vite, puisque dès demain (jeudi), l’armée nigériane enverra son premier contingent», a déclaré à l’AFP le commandant Abdoulaye Diakité. L’arrivée des premiers éléments nigérians était initialement prévue pour hier, mercredi, avait affirmé mardi le porte-parole des armées du Nigeria.

«Les troupes des autres pays suivront rapidement. Toutes les phases pour aller libérer le nord du Mali ont été arrêtées, mais c’est évident qu’on ne peut en dire plus», a-t-il ajouté. «Pour la réussite de la mission, il est nécessaire de coordonner toutes les actions avec les forces françaises», selon le document. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) doit former une force d’intervention, conformément à une résolution de l’ONU. La Misma sera dirigée par un général nigérian, Shehu Abdulkadir. Le Nigeria doit fournir 900 hommes. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo et le Sénégal ont également annoncé l’envoi chacun d’environ 500 hommes, le Bénin 300, la Guinée et le Ghana plus de 100 chacun. Le Tchad, qui ne fait pas partie de la Cédéao, a aussi promis un contingent d’un volume indéterminé. Le président tchadien Idriss Déby a décidé d’envoyer un contingent de soldats «pour soutenir les efforts de la communauté internationale», sans préciser le nombre de militaires, a-t-on appris hier, mercredi, de source officielle.

«Nous avons pris la décision de déployer sur le sol malien un contingent de l’armée nationale tchadienne pour soutenir les efforts de la communauté internationale en vue de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République du Mali», a indiqué le président Déby dans un message adressé à l’Assemblée nationale. «Cette décision intervient à la suite d’une demande formelle du président malien adressée au président Déby et après les appels pressants lancés par l’Union africaine», précise le message. «Nous avons agi ainsi conformément à la résolution 2085 du 20 décembre 2012 du Conseil de sécurité des Nations unies» qui autorise l’envoi d’une force internationale au Mali, poursuit le texte.

R. L. / APS

Panetta : ce n’est «pas une guerre française»

Les opérations militaires en cours au Mali ne représentent pas une guerre française, a déclaré hier soir à Rome le secrétaire d’Etat américain à la Défense, Leon Panetta, cité par l’agence Ansa, exigeant «un effort international» qui devra être confirmé par l’ONU. «Au Mali, je ne crois pas qu’il s’agisse d’une guerre française, mais il faut un effort international», a-t-il affirmé au cours d’une rencontre avec la presse à l’ambassade américaine. «L’objectif est de donner la possibilité aux forces africaines (Cédéao) de prendre le contrôle sur le terrain», a-t-il encore expliqué. Plus tôt dans la journée, M. Panetta avait déjà affirmé son soutien à l’action française. «Aussi bien l’Italie que les Etats-Unis ont exprimé leur soutien à l’action menée par la France pour stopper l’avancée jihadiste», avait-il dit lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue italien.

Arrivée de nouveaux hélicoptères de combat

L’armée française renforce son dispositif militaire terrestre au Mali, avec l’envoi de troupes supplémentaires et d’hélicoptères de combat, a indiqué ce jeudi matin l’état-major des armées.

«Des hommes continuent à se mettre en place, avec des hélicoptères », a indiqué le porte-parole de l’état-major, sans préciser le nombre d’appareils concernés. Premières à intervenir le 10 janvier dernier dans la région de Konna au centre du pays, les unités d’élite des forces spéciales françaises opèrent en particulier avec des hélicoptères de combat dont le nombre est tenu secret. Des appareils de manoeuvre, type Cougar ou Caracal, sont également sur place. Du matériel et des vivres continuent également d’être acheminés au Mali, avec le soutien des avions de transport C17 et C130 mis à disposition de l’armée de l’air par la Grande-Bretagne, le Danemark et la Belgique, qui effectuent des rotations avec la France.

Huit cents soldats français étaient déployés en milieu de semaine au Mali, où les troupes françaises ont commencé leur progression vers le nord du pays. Ce dispositif doit être progressivement porté à environ 2.500 hommes sur le terrain. Plusieurs dizaines de blindés légers, de type chars Sagaie et véhicules de transport de troupes, ont notamment été acheminés de Côte d’Ivoire pour sécuriser Bamako et accompagner la progression des forces vers le nord.

L’Espagne autorise la France à utiliser ses bases aériennes

L’Espagne a décidé d’autoriser les avions français engagés au Mali à utiliser ses bases aériennes, a indiqué une source au ministère espagnol de la Défense. «Nous allons autoriser l’utilisation des bases à des avions en transit si nécessaire, par exemple en cas d’urgence», a expliqué cette source en précisant que le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenés, «a parlé hier matin avec son homologue français» Jean-Yves Le Drian. Cette mesure fait suite à la décision, annoncée mardi par M. Morenés, d’autoriser les avions français à pénétrer dans l’espace aérien espagnol pour se rendre au Mali. «Nous avons consenti au survol (de notre territoire) maritime», avait-il indiqué en conférence de presse à Madrid. En outre, «il a été demandé à l’Espagne un avion transport de troupes pour amener des soldats basés dans des pays limitrophes» au Mali, a ajouté une source au ministère espagnol de la Défense. L’aide espagnole doit être annoncée ce jeudi à Bruxelles lors de la réunion extraordinaire des ministres européens des Affaires étrangères.,

L’Italie prête à fournir un soutien logistique

L’Italie est prête à fournir un soutien logistique aux opérations militaires en cours au Mali, a indiqué hier, mercredi, le ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi à Rome. L’Italie est «prête à fournir un soutien logistique à l’opération», a affirmé M. Terzi lors d’une audition au Sénat. «L’opération lancée par la France est cohérente avec la résolution 2085 du 20 décembre du Conseil de sécurité» de l’ONU, a-t-il ajouté. Le ministre a voulu «réaffirmer avec clarté le plein soutien italien à l’intervention dans le cadre de la résolution» de l’ONU et parallèlement à «ce qui se fait au niveau de l’UE» fournir «un soutien logistique aux opérations».