MALI,Le Mujao signe sa première contre-attaque

MALI,Le Mujao signe sa première contre-attaque

La guerre au Mali, entamée avec l’intervention de l’aviation militaire française le 11 janvier dernier, est entrée dans sa phase cruciale : les attentats kamikazes et la guérilla dans les venelles des villes du nord, notamment à Gao.

Hier, les soldats français ont dû faire appel à des hélicoptères de combat pour déloger un groupe du Mujao qui s’était retranché dans le commissariat principal de la ville. L’armée française, appuyée par les forces maliennes, est confrontée au plus dur dans cette guerre au Mali. Avant-hier, dans ville de Gao, elle a essuyé la première véritable contre-attaque des islamistes du Mujao.



Des combats de rue entre soldats français djihadistes ont fait rage durant la journée du dimanche. L’aviation française a dû intervenir pour déloger un groupe d’islamistes fortement armé qui s’était retranché dans le commissariat central de la ville, un lieu que les éléments du Mujao avait transformé en quartier général durant leur prise de la ville. Les bombardements ont été déclenchés hier matin. La bâtisse a été totalement détruite. Un journaliste de l’AFP a rapporté avoir vu de nombreux débris corps humains. D’autres sources ont affirmé que des islamistes trouvant à l’intérieur du commissariat se seraient fait exploser. premier bilan non officiel des accrochages et des bombardements, établi hier en début de soirée, faisait état de 5 morts, deux djihadistes et trois civils ainsi que 17 blessés, dont deux soldats maliens. La mort de trois civils dans les accrochages de rues et les blessures de 15 autres personnes ont été confirmées par une source hospitalière. De même que l’armée malienne a confirmé les blessures de deux soldats dans la contre-offensive menée dimanche par le Mujao contre les forces françaises et maliennes. Le porte-parole du Mujao, Abou Walid Sahraoui, qui a revendiqué l’engagement de cette guérilla dans la ville de Gao, a affirmé que les combattants du Mujao sont dans Gao et entendent y rester. Les terroristes semblent avoir bien planifié cette riposte aux forces françaises et maliennes qui s’étaient déployées dans le nord du Mali sans vraiment éprouver de résistance véritable. Depuis samedi, ils ont enclenché des opérations kamikazes, deux en moins de heures ayant ciblé un poste de contrôle de l’armée malienne. Ces attentats kamikazes ont été revendiqués par le Mujao. Des suites des deux opérations kamikazes, un climat de peur s’est installé à Gao. La crainte de nouveaux attentats a conduit hier à la fermeture du marché principal de la ville. «Nous sommes dans la crainte d’un attentat, c’est pour cela que pour des raisons de sécurité, nous avons évacué le marché de Gao», a confirmé un officier l’armée malienne. L’armée française est intervenue au Mali le 11 janvier dernier, suite à un SOS lancé à son endroit par les autorités transition de Bamako qui redoutaient un déferlement des terroristes vers la capitale. Ces derniers avaient attaqué et pris la ville Konna, située au centre du Mali. La France a de suite mis sur pied l’opération Serval, qui a consisté dans un premier temps en un bombardement intensif des positions islamistes dans le centre du pays pour stopper la progression des islamistes vers le sud. La remontée des forces françaises au sol vers le nord du Mali pas rencontré de grande résistance, jusqu’à ces derniers jours le Mujao s’est engagé dans les combats.

Sofiane Aït Iflis